Le nom de Figuig renvoie dans l’esprit des Marocains à la bonne santé, l’aisance et la prospérité. Pour donner de ses nouvelles, le Marocain utilise avec fierté cette expression: « Au-dessus de Figuig » (”فوق فكيك”).
Une expression qui tire son origine du passé prospère de cette immense oasis parsemée de cours d’eau et de palmeraies, la seule au Maroc à n’avoir pas connu de famine entre 1944 et 1945, lors de la tristement célèbre « année du bon » (“عام البون”), quand l’ancien colon français impose aux Marocains de présenter des bons de rationnement pour l’achat des produits de subsistance (blé, thé, sucre, huile).
Ancienne plaque tournante du trafic saharien, Figuig sertie de Ksours est réputée être un immense entrepôt pour l’approvisionnement d’autres régions frontalières en denrées alimentaires. Elle est mondialement connue pour ses dattes d’une qualité exceptionnelle nommées « Aziza ».
Mais passons, car outre cette réputation de région prospère qu’elle a su garder au fil des temps, Figuig est une forteresse imprenable. Malgré la partition d’une partie de l’Oriental marocain au profit de l’Algérie française, notamment Béchar et Tindouf, Figuig est restée hors de portée. Située entre deux mâchoires algériens (Béchar et Tlemcen), elle constitue d’un point de vue militaire la position la plus avancée et la plus stratégique face à l’ennemi algérien.
Sur le pâté montagneux de Figuig, bien des villes algériennes sont à portée de l’artillerie royale.
De par sa position géographique, Figuig offre aux Forces armées royales un atout stratégique indéniable. Par ricochet, elle cristallise les craintes incessantes de l’oligarchie militaire algérienne.
On comprend ainsi mieux pourquoi la seule vraie guerre ayant opposé les FAR et l’ANP a eu pour théâtre principal la région de Figuig. La Guerre des Sables qui s’est soldée en octobre 1963 par une faite cuisante de l’armée algérienne. Cette dernière est restée traumatisée par cette guerre qu’elle a elle-même provoquée quand, un certain 8 octobre, elle a attaqué une position frontalière marocaine et tué dix soldats marocains. Une agression que feu SM Hassan lui fera payer cher, l’armée royale qui a été à deux doigts de reprendre le contrôle de Tindouf, a fait une centaine de prisonniers dans les rangs de l’ANP.
Ironie du sort, Hosni Moubarak, alors pilote de chasse envoyé par l’ancien raïs égyptien Jamal Abdennasser à la tête d’un bataillon pour soutenir l’ANP, a été capturé dans la région de Figuig (Voir ci-contre le diapo immortalisant cette épopée glorieuse des FAR, à leur tête feu SM Hassan II et son général feu Driss Benomar).
Les généraux algériens ayant pris part à cette guerre en sont restés obsédés au point qu’ils ont toujours cherché à venger leur défaite via des provocations répétitives envers les FAR.
Ce n’est donc pas un hasard si, à chaque anniversaire de la Guerre des sables (8 octobre), le régime militaire algérien tente de provoquer l’armée royale marocaine, comme c’était le cas hier jeudi au niveau de l’Oued-Zelmou/Bouarfa, relevant de la province de Figuig.
Des provocations mesquines, de surcroît désespérées, envers une armée royale sereine, sûre d’elle-même et disposée à riposter sévèrement à toute velléité d’hostilité.