Martin Boudot qui se dit journaliste et réalisateur de documentaires d’investigation n’est pas malin, ni même intelligent. C’est vrai qu’il est jeune et qu’il manque d’expérience mais à 35 ans on doit savoir, quand même, maquiller, avec quelques arguments plausibles, un documentaire orienté et chèrement rémunéré. Tous ceux qui ont vu le documentaire-réquisitoire contre l’OCP réalisé par Boudot et diffusé sur France 5, ont compris que ce film ne répond à aucun critère d’investigation journalistique.
A preuve, les trois quarts du documentaire sont consacrés à ses soi-disant cache-cache avec la police marocaine à Safi et à ses multiples entretiens bidon au Maroc et en France. Pis encore, dans son documentaire, Boudot passe son temps à faire son autopromotion en y invitant la presse française.
Le journaliste a tout fait pour que l’on s’intéresse à son « enquête » en mobilisant les militants de l’agriculture bio pour dire tout le mal des engrais phosphatés en provenance du Maroc comme si les entreprises françaises n’importaient que les produits de l’OCP. Et pour faire plaisir aux commanditaires, qui font la guerre économique au Maroc, Boudot a poussé un sénateur à évoquer les résultats de son enquête à la deuxième chambre française.
Du jamais vu dans un documentaire ! A moins qu’il soit orienté par le « vert des billets » que par le « vert de rage », comme il a intitulé son pamphlet contre l’OCP. Cette attaque ciblée contre l’un des fleurons de l’économie marocaine s’est basée sur le taux de cadmium dans les engrais phosphatés en provenance du Maroc. Le cadmium étant un élément naturel dans la croute terrestre qui s’apparente au zinc dont l’utilisation est polyvalente.
Ce métal peut devenir cancérigène si son taux dans les aliments dépasse les normes sauf qu’il se trouve partout. Il est employé dans les écrans de télévision, la peinture comme colorant voire dans les barres de contrôle des réacteurs nucléaires qui sont légion en France. Le cadmium est présent aussi dans l’industrie comme sous-produit inévitable de l’extraction du zinc, du plomb et du cuivre.
Comme par hasard, notre journaliste d’investigation ne l’a trouvé que dans l’extraction du phosphate dans la région de Safi. Du coup, son fil conducteur l’a mené de Safi en Bretagne en France pour démontrer que les engrais phosphatés marocains sont toxiques par leur forte teneur en cadmium. Il a ramené avec lui des échantillons de l’eau de robinet ainsi que de la mer de Safi pour les analyser dans des laboratoires français.
Il a aussi analysé les pommes de terre de Bretagne qui sont boostées par des fertilisants marocains et il est allé jusqu’à prélever l’urine de certains habitants de la région. Et comme il fallait des résultats chiffrés pour donner du sérieux à son enquête, le journaliste s’est embourbé dans des approximations qui ne démontrent rien ou peu par rapport à ce qu’il aspirait.
C’est ainsi que sur les cinq engrais les plus vendus en France, quatre ne répondent pas aux normes fixés par l’ANSE (agence nationale de sécurité sanitaire). Trop prétentieux notre confrère Boudot puisqu’il démontre que l’ANSE ne fait pas son travail et que c’est lui qui lui a mis la puce à l’oreille. Il affirme, en outre, que sur les 28 échantillons de pommes de terre, 18 ont dépassé les normes en teneur moyenne de cadmium.
Tout le monde sait qu’une moyenne ne reflète exactement le minimum acceptable et le maximum prohibé. Quant à son impact sur les habitants, l’ »enquête » a montré que 21% des 57 enchantions d’urine dépasse la concentration critique. Le journaliste ne donne aucun chiffre sur le niveau de la concentration critique.
Quant aux échantillons prélevés dans l’eau de robinet et la mer à Safi, l’enquête a multiplié par 28 et 12 la teneur de cadmium provoquée par les déchets de l’OCP. Le journaliste a donc fait cette longue expédition pour montrer que le cadmium existe dans le phosphate marocain.
Pourtant, il pouvait en trouver tout près de lui en France dans le foie, les champignons, les moules, les mollusques, les crustacées, la poudre de cacao et les algues séchées, voire dans la fumée de tabac et bien d’autres produits. Mais comme les concurrents de l’OCP ont payé le prix fort, on comprend pourquoi Martin Boudot s’est donné tant de mal pour faire plaisir à ses clients.
Ce que l’on ne comprend pas, c’est qu’il est arrivé à convaincre une agriculture que les engrais phosphatés ne servent à rien. Le pauvre homme a en effet semé sa terre sans engrais et lui a confié qu’il n’a enregistré aucune perte de rendement.
Autant dire que notre journaliste d’investigation a la science infuse mieux que les techniciens et les grands agriculteurs du monde qui utilisent les engrais aux Etats-Unis, en Russie, en Australie et en Europe depuis des décennies.