L’armée algérienne vient d’annoncer en grande pompe l’organisation, le 1er novembre 2021, à Alger, d’un « défilé militaire de grande envergure« , le premier en son genre depuis celui organisé en 1989 sous la présidence du colonel Chadli Benjedid.
Cette tradition avait depuis été abandonnée « pour de nombreuses raisons liées aux changements politiques intérieurs, puis à la décennie noire (années 90 et son long cortège de morts civils: 250.000!) et à cause du contexte international, Guerre du Golfe et apaisement militaire avec le Maroc« , indique une source algérienne.
Or avec la reprise de cette tradition abandonnée depuis trois décennies, et le maniement du symbole du 1er Novembre marquant le début de la guerre d’indépendance de l’Algérie, il est clair que l’oligarchie militaire algérienne vise principalement le Maroc, « bouc émissaire idéal » pour une oligarchie en rupture de ban avec son entourage et surtout son peuple engagé, depuis le 19 février 2019, dans un inlassable Hirak en vue d’instaurer un État réellement civil et démocratique.
Il faut noter que ce défilé militaire intervient sur fond de rupture par Alger de ses relations diplomatiques avec Rabat, actée mardi 24 août 2021, de manière unilatérale, et sans fondement aucun, si ce n’est cette tentative d’escalade délibérée et aventureuse qui a atteint son climax avec le nouveau commandement militaire algérien, à sa tête le chef d’état-major Saïd Chengriha qui détient, avec le paravent civil de la junte, Abdelmajid Tebboune, la palme des palmes de la marocophobie.
Échaudé par les percées diplomatiques du Maroc sur le dossier de son intégrité territoriale, notamment la reconnaissance US de la pleine souveraineté du Royaume sur ses Provinces sahariennes actée le 10 décembre 2020, après l’intervention salvatrice des Forces armées royales le 13 novembre 2020 à El Guerguarat pour démanteler un « sit-in » des meutes séparatistes, le régime militaire algérien veut aujourd’hui agiter l’épouvantail de l’escalade militaire à l’encontre de son voisin de l’est, sans considération aucune pour la situation sécuritaire déjà fragile dans la région, notamment au Sahel.
Selon les informations ébruitées par l’état-major de l’armée algérienne, le défilé du 1er Novembre prochain serait « grandiose avec des parades aériennes, terrestres et maritimes dans la baie d’Alger« . On parle de la présence des missiles sol-air S-300, de véhicules antiaériens de courte à moyenne portée de type Pantsir et de BMPT-72 et d’un défilé aérien regroupant presque une centaine d’appareils avec une simulation de ravitaillement en vol.
Bref, tout ce que l’armada algérienne compte d’armement de fabrication russe dans ses composantes sol, air et mer.
Pour précision, le dernier défilé militaire organisé au Maroc a eu lieu le 14 mai 2006 à Rabat, sous la présidence du Roi Mohammed VI, Chef suprême et chef d’état-major général des Forces armées royales.