« Au Moyen-Orient, qui est très proche de l’Allemagne, il se passe de nouvelles choses, et l’Iran y est pour quelque chose. Ce sera un défi puissant, surtout après le retour à une présidence strictement conservatrice« .
Sans détour, Tagesspiegel, quotidien berlinois connu pour son sérieux et sa qualité, pointe nommément l’Iran, à la tête de laquelle a été élu récemment un président ultra-radical, Ebrahim Raissi, ce qui représente « un nouveau défi pour l’Occident, y compris et surtout l’Allemagne, les monarchies du Golfe, Israël et… l’Afrique«
Tagesspiegel détricote ce qu’il qu’il nomme « une stratégie iranienne expansive » dont les limites débordent « la zone d’influence iranienne » au Moyen-Orient (Liban, Syrie, Irak, Yémen, etc), pour s’étendre en Afrique, y compris le Maghreb, et donc aux portes de l’Europe. « En République centrafricaine, au Cameroun, au Ghana, au Niger et en République démocratique du Congo, il existerait des groupes déjà soutenus par l’Iran et qui feraient campagne contre les intérêts de l’Occident, des Arabes sunnites et d’Israël. Cela est devenu connu apparemment par l’excavation de cellules terroristes en Éthiopie et en Ouganda« , indique la publication allemande. Et d’ajouter que « la stratégie expansive de Téhéran » à travers la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) pose un sérieux défi au futur Chancelier allemand. « Si vous voulez devenir chancelier, vous pouvez le faire non seulement avec la politique intérieure. L’Iran en particulier devient un défi majeur de politique étrangère« , souligne le quotidien.
Connexion Téhéran-Alger-Polisario: la mise en garde de Tagesspiegel
« Le Polisario est désormais considéré comme associé à l’Iran. Téhéran aurait livré au « polisario » des missiles sol-air. Et il devrait y avoir des camps d’entraînement installés par le Hezbollah en Algérie pour entraîner les milices armées du Polisario« , indique Tagesspiegel, relevant que le bras armé de Téhéran au sud-Liban, « le groupe terroriste Hezbollah », est mis à profit de cette stratégie de déstabilisation orchestrée par le régime des Mollahs.
« Gagner en influence à travers des régions instables, c’est aussi l’objectif de l’Iran derrière son soutien au « front Polisario »« , épingle le quotidien allemand. « Le « polisario » se bat pour l’indépendance du Sahara occidental depuis le milieu des années 1970. Des conflits armés y éclatent encore et encore, le plus récemment en 2020 avec le Maroc« , rappelle la publication allemande.
« Le cas du Sahara occidental n’est qu’une indication supplémentaire de la stratégie expansive de l’Iran« , indique-t-elle, en pensant à l’autre défi que pose « la reprise des négociations sur l’accord nucléaire« .