Le droit à la différence

« Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » Antoine de Saint-Exupéry

« Le droit à la différence » a fait son effet dans le cadre d’un événement baptisé sympathiquement « La Cigogne Volubile », printemps des livres jeunesse porté par le réseau des Instituts français du Maroc comme un rendez-vous annuel et atypique dédié aux jeunes de 8 à 12 ans. Il n’est pas évident de mettre en valeur une telle thématique lourde de sens auprès des jeunes de cette tranche d’âge et les affronter à cette problématique qui constitue la base susceptible de former un vrai citoyen du monde. Cela dit, il est louable, par des procédés ludiques d’ouvrir les yeux des enfants sur ce qui fait la particularité de ce monde: on ne peut pas vivre seul !

L’altérité doit faire partie de l’ADN de la société d’aujourd’hui. Cette expérience passe en premier lieu par les mots. Car notre vision du monde est tissée par ces derniers qui tracent les contours de notre représentation de la condition humaine.

Choisir dix mots comme: accepter, humanité, diversité, préjugés, rejet, empathie, droit, vivre-ensemble et respecter, en invitant les enfants à broder et à cogiter autour, est un apprentissage qui s’inscrit au-delà d’un exercice banal car il fait un appel à la réflexion qui ne peut aboutir qu’à une recrudescence d’une humanité sous-jacente. Ainsi, donner à voir, raconter des histoires, organiser des ateliers de peinture, libérer la parole par les débats d’idées sont les moyens d’éducation civique qui transitent par un plaisir servi sur un plateau prestigieux de l’art dans sa diversité et par son caractère stimulant curiosité et ouverture d’esprit.

« Le droit à la différence » est fondateur d’une société qui aspire à la paix sociale et le vivre-ensemble. Admettre l’Autre dans sa différence et s’accepter soi-même comme un Être humble et fragile. La tolérance doit être appréhendée sous le prisme de l’équité. En effet, personne ne doit en être détenteur, on doit s’offrir l’instant du dialogue sans préjugés, ni stéréotypes, cela nous rendra plus forts et solidaires pour affronter ce monde que nous avons transformé en champ de bataille. Nos enfants sont invités à boire l’eau de la source du vivre-ensemble, et retrouver le chemin de l’apaisement pour fêter avec détermination un monde meilleur.

Par cette éducation bien engagée et ancrée dans un processus de développement de toutes les sources positives, nous créerons un monde du droit où l’être humain sera réconforté. Nous surmonterons, alors, les drames humains qui ne cessent de hanter nos jours et nos nuits.