FICTIONS RAMADANESQUES. LA HACA DÉFEND LA LIBERTÉ DE CRÉATION MAIS ÉPINGLE LA MÉDIOCRITÉ

L’organe délibérant de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), à savoir le Conseil Supérieur de la Communication audiovisuelle (CSCA), s’est réuni aujourd’hui au sujet de plaintes reçues en rapport avec des œuvres ramadanesques de fiction télévisuelle.

Ledit conseil a tranché en défaveur des plaignants, en mettant en exergue le principe de liberté de création artistique telle que garantie par la Constitution et les textes législatifs.

Aux sources de cette sortie remarquée de l’autorité nationale, l’augmentation significative, surtout depuis ces derniers mois sacrés, de plaintes -notamment de professionnels- moins enclins à être critiqués ou parodiés.

Certes, le burlesque est ennemi de la facilité, et le sujet est moins celui de la qualité -ou son absence- des œuvres présentées, que le principe de la représentation critique et son acceptabilité par la société. Si cette tendance se confirme, il est à craindre de mauvais jours pour la création artistique, quelque soit sa forme.

La mise au point du conseil aujourd’hui rassure donc les milieux artistiques, et certains professionnels n’hésitent pas à brandir cette annonce tel un étendard qui leur octroie de facto le droit d’écrire tout, et souvent n’importe quoi.

Ceux-là oublient que la responsabilité et surtout l’engagement artistique porte en soi une responsabilité vis-à-vis du public, de ses attentes et par ricochet participe à optimiser un produit culturel, qui reste à ce jour à rayonnement confidentiel, puisque sa diffusion sauf rares exceptions ne dépasse pas nos frontières malgré tous les moyens technologiques actuels.

D’autre part, la seconde partie du communiqué du Conseil Supérieur de la Communication audiovisuelle rajoute à propos de l’offre médiatique que la « question de la qualité reste posée et constitue un réel défi qui ne peut être relevé sans l’engagement de toutes les composantes du système médiatique ». On ne peut qu’être d’accord avec cette assertion, la question reste néanmoins posée avec insistance : Comment ? Par Qui ? et surtout Quand ?