L’Espagne couvre « un fugitif de la justice, responsable du meurtre et de la torture de citoyens espagnols » (médias latino-américains)

Plusieurs sites d’information en Amérique Latine s’étonnent de voir que le gouvernement espagnol accueille sur son territoire « un fugitif de la justice espagnole (le dénommé Brahim Ghali), responsable du meurtre et de la torture de citoyens espagnols ».

Ainsi, l’agence de presse « Alternative presse Agency » écrit que le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez a « mis de côté les lois espagnoles » en accueillant sur son territoire le dénommé Brahim Ghali, porteur d’un faux passeport avec le nom de « Mohamed Benbatouch ».

La même source rappelle que même si le gouvernement socialiste a invoqué « des raisons strictement humanitaires » pour se justifier, le dénommé Ghali est accusé par l’Audience Nationale espagnole (plus haute juridiction en Espagne) « de crimes de génocide, meurtre, torture et disparitions forcées contre des sahraouis de nationalité espagnole détenus dans les camps algériens de Tindouf ».

L’agence argentine rappelle que pendant la période de la guerre, « le terrorisme du polisario a tué 300 personnes et blessé des centaines d’autres (…). Toutes ces attaques constituent des crimes contre l’humanité et ont été commises sur ordres express de Brahim Ghali ».

Pour sa part le site d’information argentin « El Desafio semenario » évoque un « scandale » en Espagne, après l’accueil du dénommé Ghali avec un faux passeport, pour échapper à la justice ibérique qui le poursuit pour « violation des droits humains ».

ElDesafio revient dans les détails sur la plainte déposée contre Ghali par une jeune sahraouie, Khadijatou Mahmud, victime de viol perpétré par cet individu en 2010 à Alger.

Le site rappelle lui aussi la plainte déposée contre 25 membres du polisario (dont Ghali) et trois officiers algériens responsables de « d’assassinats, détention illégale, terrorisme, torture et disparition forcée » de sahraouis dans les camps de Tindouf.

Après cette plainte, le dénommé Ghali a dû quitter précipitamment l’Espagne pour aller se réfugier à Alger, en tant que représentant du polisario. « Jusqu’à aujourd’hui, il est poursuivi par les tribunaux espagnols », d’autant plus que les crimes mentionnés ont été commis contre des citoyens espagnols, insiste la publication.

L’histoire remonte aux années 70/80, rappelle ElDesafio, lorsque le « génocide perpétré par le polisario faisait partie d’une campagne pour éliminer les élites sahraouies ayant la nationalité espagnole, afin de rompre les liens entre les tribus sahraouies et obtenir ainsi le contrôle direct sur l’ensemble des réfugiés dans les camps » de Tindouf.

Le site d’information chilien « ElSiete » se fait l’écho du combat de l’Association sahraouie de lutte contre l’impunité dans les camps de Tindouf pour que le dénommé Brahim Ghali réponde devant l’Audience Nationale espagnole de ses crimes de « viol, torture, exécutions extrajudiciaires et meurtres » perpétrés contre des centaines de sahraouis et mauritaniens dans les prisons secrètes au sud-ouest de l’Algérie.

Les victimes ont dû recourir à la justice espagnole face à « l’absence de mécanismes capables de garantir la justice devant des tribunaux en Algérie », écrit ElSiete.

L’association sahraouie considère que la présence de Ghali sur le sol espagnol est une « opportunité pour que l’Etat de droit en Espagne puisse garantir les droits des victimes et de leurs familles. Les institutions espagnoles compétentes sont obligées d’assumer leur responsabilité et de mettre en détention » le dénommé Ghali, insiste cette Association citée par ElSiete.