L’Hôpital militaire d’instruction Mohammed V à Rabat a pris part, récemment, à une tournée mondiale de chirurgie holographique, en réalisant une chirurgie orthopédique en « réalité augmentée ».
Lors de cet événement, baptisé « 24 heures de chirurgie holographique », des opérations chirurgicales ont été réalisées pendant une durée de 24 heures, simultanément dans 13 pays, dont le Maroc.
Dans une déclaration à la MAP, samedi, le Pr Chagar Belkacem, Médecin Colonel Major, Chef du Pôle de chirurgie orthopédique à l’Hôpital d’Instruction Mohammed V à Rabat, a indiqué qu' »en tant qu’élément dynamique au sein des Forces Armées Royales, le service de la Santé militaire œuvre à développer la recherche scientifique et créer des pôles d’excellence et ce, en exécution des Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’Etat-Major général des FAR ».
« La chirurgie holographique consiste en l’accumulation de la réalité médicale et la réalité virtuelle du patient, afin de concevoir un hologramme en 3D », relève le Pr Belkacem, expliquant que cette technologie permet une programmation plus pointue de l’état du patient et, de fait, le recours à la technique chirurgicale la mieux adéquate.
En étant capables de se projeter dans l’anatomie du patient, tout en ayant accès à des informations en temps réel grâce à cette technologie, les médecins peuvent véritablement améliorer la précision de leurs gestes et de leurs actes, et réduire considérablement le risque d’erreurs médicales.
Dans ce sens, Pr Belkacem note que « cette technologie nous permet de mieux répondre aux principes fondamentaux de la chirurgie, à savoir la précision et la limitation des effets secondaires ».
« La chirurgie hologramme représente des avantages pour le chirurgien, pour le patient et pour les besoins de la formation », a poursuivi le responsable, soulignant que pour le cas du chirurgien, il n’est désormais plus tout seul dans le bloc opératoire, car il peut s’appuyer sur les images en 3D pour une meilleure précision.
En transmettant, en temps réel, les images qu’il visualise au monde entier, le chirurgien peut également s’appuyer sur une collaboration à distance avec d’autres praticiens, a-t-il relevé, précisant qu' »il s’agit d’échanger les expériences et de bénéficier d’un encadrement technique à distance ».
« En ce qui concerne le patient, il bénéficiera d’une intervention chirurgicale plus pointue et moins pénible et en un temps réduit », a-t-il soutenu.
Quant au troisième avantage, à savoir la formation, le Professeur a fait remarquer que « les méthodes et techniques chirurgicales sont en constant développement », insistant sur l’apport de la « chirurgie augmentée », en matière d’apprentissage, car elle permet aux étudiants et aux praticiens d’être exposés à d’innombrables situations, sans se déplacer physiquement.
« De ce fait, la réalité augmentée apparaît, in fine, comme l’une des technologies les plus prometteuses dans le secteur de la santé, en ouvrant de spectaculaires perspectives de progrès, tant pour les médecins que pour les patients », a-t-il conclu.