Voici les 3 raisons pour lesquelles l’Espagne ne reconnaîtra (jamais) la marocanité du Sahara

Ils sont tout sucre, tout miel, quand il s’agit de business, d’émigration clandestine et de terrorisme. Sous cet aspect strictement économico-sécuritaire, le Maroc est évidemment un partenaire « fiable », voire « privilégié » et « exemplaire ».

Seulement voilà, la donne change dès lors qu’il s’agit d’évoquer la question du Sahara marocain, à plus forte raison une reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur ses Provinces sahariennes. La MAE espagnole, Arancha Gonzalez Laya, avait fait « une crise » suite à la décision US de reconnaître la marocanité du Sahara, poussant le cynisme jusqu’à avouer sur la place publique que l’Espagne « avait aussi des intérêts au Sahara occidental »! Plus question alors du fameux « droit des peuples à l’autodétermination »! 

Le président extrême-gauchiste du gouvernement espagnol, Pablo Iglesias (chef de Podemos), ne se serait peut-être pas autorisé une déclaration si incongrue, si agressive, et donc indigne d’une diplomate, même si ce petit « Caudillo » n’a jamais fait mystère de son soutien à la fantomatique « rasd ».

La MAE espagnole a dit tout haut ce que toute la classe politique espagnole pensait tout bas. Le soutien affiché par Madrid au « processus » de l’ONU pour trouver une issue politique au différend régional autour du Sahara marocain, n’est au fond qu’un leurre.

Ce serait donc une erreur que de penser que l’Espagne soutient le Maroc dans la défense de ses droits sur ses Provinces sahariennes. Parier sur un infléchissement espagnol sur cette question, à plus forte raison une reconnaissance par Madrid de la marocanité du Sahara, relèverait d’une faute d’appréciation grave. 

À cela, il y a au moins 3 raisons. Un, la perception coloniale espagnole du Sahara marocain, laquelle n’est pas de « l’histoire ancienne ». Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à constater qu’une partie non négligeable des Espagnols sont restés « franquistes » dans l’âme. Il n’est pas loin le temps où le l’ex-dictateur espagnol considérait le Sahara comme « une terra nullius » pour en faire « une 53ème circonscription espagnole »! 

Deuxième raison, elle est d’ordre géopolitique: une reconnaissance de la marocainé du Sahara impliquerait des conséquences sur les frontières maritimes communes, notamment celles du sud marocain avec les Iles Canaries, véritable serpent de mer des relations bilatérales. La décision de Rabat de délimiter ses frontières maritimes avec l’Espagne avait d’ailleurs suscité un vif tollé chez le voisin du nord.

Troisième raison, et elle n’est pas des moindres: les Espagnols craignent que toute reconnaissance de la marocanité du Sahara impliquerait des incidences sur leur prétendue souveraineté sur Sebta et Melilla.

De ce côté, il est temps de changer de paradigmes quand il s’agit de dialogue politique avec l’Espagne. Le respect de l’intégrité territoriale du Maroc doit être placé au-dessus de toute autre considération, économique ou sécuritaire.