VIDÉO. RECONNAISSANCE US DE LA MAROCANITÉ DU SAHARA: L’ADMINISTRATION BIDEN RESPECTERA-T-ELLE « SON » ENGAGEMENT? LA RÉPONSE DE NASSER BOURITA.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, s’est confié pour la première fois à une chaîne de télévision israélienne, i24NEWS, au sujet des tractations patientes et fructueuses conduites depuis mai 2018 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et qui ont été couronnées le 10 décembre 2020 par la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara par les États-Unis d’Amérique et la réactivation des relations israélo-marocaines.

 

 

 

 

Pour commencer, cette question qui brûle des lèvres et taraude quelques esprits:  le nouveau président élu Joe Biden qui rentre à la Maison Blanche fin janvier 2021, respectera-t-il la décision prise sous le mandat de son prédécesseur Donald Trump?

« La reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, et la réactivation des relations maroco-israéliennes constituent des atouts entre les mains du président élu Joe Biden qui est appelé à les fructifier au service de la paix au Maghreb et au Moyen-Orient », a fait valoir le chef de la diplomatie marocaine, en affirmation la pleine disposition du Royaume du Maroc à travailler, « dans le cadre de ces acquis », avec le prochain locataire du Bureau Ovale, à la Maison Blanche.

La nouvelle administration US est évidemment consciente des enjeux stratégiques des décisions qui viennent d’être prises, et a tout intérêt à travailler main dans la main avec ses partenaires historiques et privilégiés, le Maroc et Israël, pour aller de l’avant dans le processus de pacification de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA).

Les dirigeants américains sont guidés par le principe de la continuité de l’État et, de ce fait, il serait absurde de tenter de mettre en doute l’irréversibilité de la décision de reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis, pas plus d’ailleurs que la réactivation des relations avec Israël.

Ces acquis sont d’ailleurs le résultat d’un processus patient et mûrement réfléchi entre les trois pays alliés, le Maroc, les États-Unis et Israël. Sa Majesté le Roi a veillé personnellement sur la conduite de ce processus vertueux mené depuis mai 2018, discrètement, efficacement et avec conviction, a souligné M. Bourita.

Concernant la position US sur le dossier du Sahara, le MAE marocain a rappelé que les États-Unis soutiennent la proposition marocaine d’autonomie depuis déjà 13 ans, la qualifiant de sérieuse et crédible et la considérant comme alternative au conflit régional plus que quarantenaire. La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara va ainsi dans le sens de la volonté US et de la communauté internationale en général, de tourner définitivement la page de ce conflit factice et infructueux.

« Après la décision US, tout le monde est interpellé », a encore affirmé Nasser Bourita, invitant les autres partenaires à « ne pas se focaliser sur le processus » onusien mais sur le point d’arrivée de ce processus, à savoir la reconnaissance de la souveraineté marocaine su le Sahara. Le Maroc a proposé le maximum, soit l’offre d’autonomie, et la question de sa souveraineté n’a jamais fait et ne fera jamais l’objet de négociation.

S’agissant des relations maroco-israéliennes, Nasser Bourita a a apporté une précision nécessaire: il s’agit plutôt de réactivation et non de « normalisation » de ces relations comme certains tentent de le faire accroire. « La plupart des Marocains ne sont pas dans cet amalgame, ils font la part des choses », a précisé M. Bourita. « La cohabitation avec les Juifs n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité », a-t-il insisté, en mettant en exergue la spécificité de cette cohabitation au Maroc, qui compte une communauté de 1 million de Juifs. Une spécificité qui a été mise en évidence par le chef de la délégation israélienne, Meier Ben Shabbat, conseiller à la sécurité israélienne, quand, à l’occasion de sa visite mardi 22 décembre, il a parlé en dialecte marocain (darija).

Se trompent tous ceux qui croient ou tentent de faire croire que la réactivation des relations maroco-israéliennes se fera au détriment du peuple palestinien. Le Maroc, qui préside depuis les années 80 le Comité Al-Qods Acharif, compte bel et bien utiliser les outils de coopération avec Israël au service des Palestiniens, a assuré M. Bourita.