RECONNAISSANCE US DE LA MAROCANITÉ DU SAHARA. LA SORTIE TRÈS PEU DIPLOMATIQUE, INAPPROPRIÉE VOIRE AGRESSIVE DE LA MAE ESPAGNOLE.

La ministre espagnole des Affaires étrangères a réagi, hier lundi 14 décembre, au micro de la radio Onda Cero, à la décision de l’Administration américaine de reconnaître la souveraineté du Royaume du Maroc sur ses Provinces sahariennes. Et le moins que l’on puisse dire de cette réaction, est qu’elle est très peu diplomatique, inappropriée, voire agressive.

Fait inédit, Arancha Gonzalez Laya reconnaît pour la première fois que l’Espagne a « des intérêts étroits au Sahara occidental ».  Et que, du coup, toute solution au conflit régional autour du Sahara marocain devrait passer par Madrid, au même titre que « les voisins immédiats comme le Maroc, la Mauritanie, l’Algérie, et les membres du Conseil de sécurité »!!

Remarquez bien que la déclaration de la MAE espagnole ne fait nullement mention du légendaire « peuple sahraoui » ni au non moins légendaire « droit à l’autodétermination », entre autres slogans clinquants affichés hypocritement par le passé comme un écran de fumée pour cacher les véritables visées de l’Espagne, entre autres pays européens, que la décision américaine de reconnaître la marocanité du Sahara dérange au plus haut point.

Faisant fi du décret présidentiel US, de son fondement juridique et des mesures pragmatiques prises pour acter la reconnaissance US de la marocanité du Sahara, le MAE espagnole a estimé que c’est à la prochaine administration de Joe Biden que reviendrait d’ « évaluer la situation et voir de quelle manière elle va se positionner et travailler en vue d’une solution juste et durable qui ne dépend d’un alignement d’un moment sur un camp ou sur l’autre »!

Plus encore, la solution à ce problème, ajoute la MAE espagnole, « ne dépend pas de la volonté ou de l’action unilatérale d’un pays, quelle que soit sa grandeur ». « Le centre de gravité se situe à l’ONU » qui devrait nommer incessamment un nouvel « Envoyé spécial pour le Sahara occidental », en replacement de Horst Köhler, qui a démissionné le 22 mai 2019 pour « raisons de santé ».

Vu sous cet angle précis, l’appel d’Arancha ne pose aucun problème. Le Maroc n’a jamais contesté le processus mené sous le leadership de l’ONU pour trouver une solution politique au différend régional, dans le strict respect de la souveraineté du Royaume sur ses Provinces sahariennes.

Mais passons, car l’Espagne avoue publiquement avoir des « intérêts étroits au Sahara occidental ». Un aveu qui contredit de manière flagrante la position de principe de Madrid, qui ôte désormais le masque en se positionnant en tant qu’acteur du conflit, autant que l’a fait Alger, au lendemain de l’intervention des Forces armées royales vendredi 13 novembre à El Guergarat.

L’aveu de la MAE espagnole pue la nostalgie de l’ère coloniale et appelle à tout le moins des éclaircissements de la part du gouvernement Sanchez.

Après cet aveu scandaleux, il est clair que la diplomatie marocaine doit changer de ton et adopter plus de fermeté envers le voisin du nord, tout comme d’autres pays qui ne peuvent se permettre de faire chanter le Maroc encore et encore sur le principe sacré de son intégrité territoriale.

On est en droit de se demander, à la lumière de cette déclaration préjudiciable de la MAE espagnole, à quoi servirait la prochaine Réunion de haut niveau prévue en février 2021, quand le Maroc se voit agresser sur sa première cause. 

 

Inacceptable…