Le fabuleux destin de Hamid Miss, lauréat du prix du meilleur couscous de France

Depuis quelques jours, le nom de Hamid Miss est sur toutes les lèvres et son restaurant, La Pente Douce à Toulouse, est au centre de tous les intérêts. En fait, le chef autodidacte marocain vient de rafler un prix gastronomique convoité par les grands cordons bleus de l’hexagone, celui du meilleur couscous de France.

Ce natif de Sidi Yahya El Gharb en 1974, installé en France depuis l’âge de 14 ans, signe un parcours professionnel atypique, lui que pourtant rien ne prédestinait à devenir cuisinier. Hamid Miss, avec son sourire jovial et sa convivialité hors normes, signe désormais une success story inspirante pour toute une génération pas que dans le monde de la cuisine.

Après des études en mécanique de précision, Hamid Miss s’engage, diplôme en poche, avec Airbus avant de faire son service militaire en haute montagne où il a failli faire carrière.

Hasard ou concours de circonstance, le chef Hamid ne s’est jamais senti dans son élément, car une passion d’enfance ne l’a jamais quitté : son amour pour la cuisine et l’art gastronomique marocain qu’il a appris auprès de sa mère.

“J’ai été élevé par des femmes et c’est ainsi que j’ai découvert l’art de la cuisine marocaine”, confie-t-il dans un entretien à la MAP.

“C’est ma mère qui m’a initié et transmis ce savoir faire, c’était une grande cuisinière dans notre région”, se rappelle-t-il.

Ce n’est pas uniquement sa passion pour la cuisine qui l’a poussé à investir le monde de la gastronomie et porter la toque de chef. C’est aussi son amour pour le partage et la convivialité.

“J’aime le partage et la convivialité et je cuisinais dès que je pouvais, presque tous les jours. Je me suis dit qu’il fallait y aller et faire de ma passion mon métier”, affirme-t-il.

Après moult péripéties et trois ans passés à éplucher les livres gastronomiques pour découvrir la cuisine traditionnelle française dont il ignorait tout, ce passionné de l’art culinaire décida avec sa femme Typhaine d’ouvrir une table d’hôte à leur domicile où il recevaient leurs amis, avant de franchir le pas en ouvrant “La Pente douce” à Toulouse. Rapidement, leur restaurant connaît un franc succès auprès des amateurs de la bonne cuisine en quête de nouvelles saveurs.

Ses plats se démarquent par l’innovation, parfois l’audace en s’inspirant de deux cuisines mondialement reconnues, la Marocaine et la Française.

“C’est l’art culinaire marocain puis français qui sont à l’origine de ma passion”, dit-il.

C’est d’ailleurs ces fusions de saveurs libres, parfois insolites, mais bien mesurées et équilibrées, entre ces deux mondes, qui lui ont valu le prix du meilleur couscous de France, mis en scène par l’émission culinaire de Paris Première “Très, Très Bon”, sous la direction du journaliste gastronomique François-Régis Caudry.

Hamid Miss était en lice avec 109 candidats de toute la France pour ce prix que jusqu’à présent seules les villes de Paris et Marseille se disputaient.

Un rêve devenu réalité, se réjouit-il.

Mais après les éloges et la joie de se voir décerner une telle distinction, le jeune chef se retrouve face à une lourde tâche, celle de représenter la cuisine marocaine en France et ailleurs, un défi de taille dont il se dit conscient.

“Aujourd’hui, je suis au service de l’Art culinaire en général sans jamais rien perdre de mes fondements: la gastronomie marocaine”, insiste-t-il.

Pour relever ce défi, il se dit décidé de ne pas dévier de la trajectoire qu’il s’est tracée, celle de rester fidèle à lui-même tout en innovant pour le plaisir des yeux et des palais.

“Il faut que je reste moi-même et que je continue à honorer mes origines à travers le monde avec une cuisine sincère et authentique”, relève-t-il.