Notre pays est toujours en état de guerre…

Jacques de Trivulce, condottiere lombard et maréchal de Franche à l’époque de la renaissance disait que « Pour soutenir la guerre, trois choses sont nécessaires: de l’argent, de l’argent, et encore de l’argent ».

Cette citation vieille de cinq siècles est toujours valable mais surtout d’actualité; et elle devrait inspirer certains esprits belliqueux de l’autre côté du mur de défense du Sahara marocain.

L’enchaînement des réussites de notre diplomatie, cristallisées dans les ouvertures successives en un temps record de consulats dans la capitale des provinces du sud, ne sont que les conséquences -entre autres- d’un rapprochement sud-sud porté par notre Souverain et d’une realpolitik en porte-à-faux avec les logiques guerrières.

Acculés, ceux qui n’ont eu cesse de nous qualifier d' »ennemi », ont depuis un demi-siècle emprunté une seule et unique voie; celle de l’affrontement; mais ceci n’est pas nouveau.

Ce qui l’est par contre, c’est l’inévitable changement générationnel, poussant les vieux dirigeants séparatistes à intensifier cette « stratégie » inefficace et sans fin; singeant le modèle de leurs mentors les généraux algériens.

Ce chemin périlleux n’est que le résultat d’une politique d’embrigadement de plusieurs générations auxquelles a été inculquée une histoire biaisée et manipulée dans le seul et unique intérêt d’un parti unique dominant un « état » fantoche… mais passons.

Notre pays qui initia cette dynamique de reconnaissance, fondée sur son droit le plus absolu de sauvegarder son intégrité territoriale, devra se préparer à une escalade orchestrée qui ira sans doute crescendo; nos adversaires -pour ne pas utiliser le terme « ennemis »- n’auront eu cesse de tenter d’asseoir leur prétendue légitimité à travers une chimérique lutte armée.

Quand un des responsables du Polisario annonce sans ambages que la « guerre a commencé », il oublie de préciser qu’elle n’a jamais été finie puisque c’est un cessez-le-feu et non un armistice qui a été signé en 1991.

Concrètement, notre pays est toujours en état de guerre depuis les années soixante-dix ; et quoi qu’en disent les tenants des thèses séparatistes, paver une route est une opération civile quand bien même elle serait encadrée par des forces militaires pour des questions évidentes de sécurité.

Pour revenir à la citation de départ, l’Algérie qui finance, arme et soutient politiquement et économiquement l’entité factice, ne peut se permettre d’ouvrir un front ni direct ni indirect ; étant elle-même en proie à des problèmes politiques et socioéconomiques majeurs.

Le peuple algérien sait où seront dilapidées ses ressources si l’aventurisme politique de ses hauts gradés les pousse à cette alternative désespérée; à l’heure où des changements sont souhaités par une grande partie de la population, ce choix est périlleux; et c’est un euphémisme.

L’alternative reste in fine une intégration régionale, jamais concrétisée à ce jour, qui ne peut que profiter aux peuples maghrébins avec à la clef, un réel développement pour la partie Nord du continent africain; laissant les blessures du passé se refermer… L’Europe y est bien parvenue après deux guerres mondiales, pourquoi pas nous ?