Voici les sept points-clés du rapport Afrique d’Attijari Global Research sur l’état des lieux et perspectives des économies d’Afrique:
1. La facture économique du confinement est significative: les pays qui ont opté pour un confinement strict pour une durée significative (ex. Maroc et Tunisie) enregistreraient une récession équivalente à 2 années de croissance. Ce n’est qu’à partir de l’année 2022 que le PIB retrouverait son niveau de 2019.
2. Deux profils disparates en matière de capacité de reprise économique: D’un côté, des pays comme l’Égypte, le Sénégal, ou le Cameroun comptent sur de nouvelles capacités de production de ressources naturelles pour engager des investissements de pré-production et assurer un rebond de croissance. De l’autre, la reprise du restant des pays constituant notre benchmark demeure tributaire du rétablissement de leurs partenaires commerciaux et de l’impact des aléas climatiques sur la composante agricole.
3. La diversification des partenaires économiques s’avère aussi critique que celle de la production: En effet, l’exposition de plusieurs pays d’Afrique du Nord et Subsaharienne, dores et déjà considérés diversifiés en matière de production, à un pool de pays européens très touchés par la pandémie à l’instar de la France, de l’Italie, ou de l’Espagne s’avère très coûteuse en matière de croissance économique.
4. L’assiduité budgétaire est d’un grand appui en temps de choc: Certes privés de quelques points de croissance, les pays (ex. Maroc, Égypte, Côte d’Ivoire) qui ont démontré une assiduité en matière de dépenses publiques, ont fait appel à plusieurs occasions, à des financements étrangers à des coûts compétitifs. D’autres (ex. Sénégal), bien que faisant preuve d’une croissance soutenue, se retrouvent en difficulté aspirant à une suspension du remboursement de leurs dettes en 2020.
5. Les transferts de la diaspora plutôt résistants à la crise: Avec une baisse limitée durant le T3-2020 et sur une année glissante de 2,3% au Maroc contre une progression de 8,8% en Tunisie et de 12% en Egypte, les transferts des non-résidents surprennent par leur résilience. Une situation qui pourrait s’expliquer par la prédominance des aides de première nécessité aux dépens des transferts d’épargne.
6. Les monnaies, quel que soit leur régime, sont plutôt résilientes en cette période de crise: Que le régime de change soit rigide à l’instar du FCFA, intermédiaire tel que le dirham ou le dinar tunisien ou complètement flexible à l’instar de la livre égyptienne, les monnaies surmontent l’épreuve de la pandémie sans trop de dégâts, du moins sur le court terme. Le recul de la consommation et de la production, la baisse des prix de l’énergie ont eu un impact positif sur la balance commerciale des pays net importateurs. Sans oublier le recours à des prêts étrangers qui ont renfloué leurs réserves de change.
7. Le développement d’une Offre permanente de tourisme interne, nouvel impératif pour la viabilité de ce secteur: Présentant certes un caractère structurant pour une économie, le secteur touristique externe quel que soit son profil (tourisme de masse en Tunisie, culturel en Egypte, de niche au Maroc) est occasionnellement mis à mal par des évènements exogènes tels que le terrorisme ou les crises sanitaires. Le développement d’une Offre interne permanente réduirait l’exposition de ce secteur aux aléas.