Le Royaume du Maroc condamne « dans les termes les plus vifs » les terribles attentats qui ont frappé lundi la ville de Vienne, a souligné mardi le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
« Je voudrais avant tout exprimer toute la tristesse que nous avons ressentie hier à la suite des terribles attentats qui ont frappé le cœur de l’Europe centrale, à Vienne, » a indiqué le ministre lors de la Conférence annuelle méditerranéenne de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui s’est tenue à Vienne par vidéo-conférence.
« Nous condamnons dans les termes les plus vifs ces actes méprisables. Nous sommes aux côtés des Autrichiens dans ces moments de douleur alors que nous nous opposons à la violence, à la haine et au rejet de l’altérité, » a poursuivi Bourita.
« Nos pensées vont aux victimes, à leurs familles et au peuple autrichien », a-t-il souligné.
Abordant le partenariat méditerranéen de l’OSCE, le ministre a affirmé que la tenue annuelle de cette conférence est une démonstration de sa vitalité, estimant que « notre relation, qui remonte au processus d’Helsinki, n’a jamais perdu de sa pertinence ».
Cette relation est désormais plus pertinente car aussi bien les membres de l’OSCE que les partenaires méditerranéens continuent de lutter contre la pandémie de Covid-19 et ses conséquences dévastatrices, a-t-il expliqué.
M. Bourita intervenait lors du segment politique de la conférence tenu sous le thème « réponse globale aux défis de sécurité actuels: promouvoir la sécurité à travers une croissance durable et économique pendant la pandémie du COVID-19 ».
Le ministre a en outre insisté que le Maroc – le pays le plus proche de l’Europe – a toujours été attaché à la Méditerranée, notant que le partenariat avec l’OSCE fait certainement partie de cet engagement. « Le Maroc s’efforce d’établir un partenariat fort, durable et diversifié ».
S’agissant de l’espace méditerranéen, il a affirmé qu’il s’agit d' »une terre d’opportunités, mais aussi de défis », relevant que cet espace est soumis à des tendances antagonistes qui favorisent des dynamiques à la fois vertueuses et complexes.
« Des dynamiques vertueuses, car notre région a évolué positivement. Les histoires de réussite sont nombreuses. Les pays méditerranéens ont réussi à maintenir leur stabilité politique; ils ont maintenu leur vitalité économique et les élites méditerranéennes ont gagné plus de dynamisme, » a-t-il expliqué.
« Parallèlement, des dynamiques complexes sont en jeu. Les défis auxquels fait face la Méditerranée sont à la fois chroniques, structurels et nouveaux, » a toutefois relevé M. Bourita, notant que les écarts économiques et démographiques entre les deux rives sont aigus.
Il a de même évoqué la gravité des problèmes écologiques, en indiquant que la Méditerranée est l’une des régions les plus menacées par le changement climatique.
Outre la question palestinienne, “qui reste au cœur de notre région », les tensions croissantes et les guerres par procuration menacent la stabilité et la sécurité de la Méditerranée, a-t-il affirmé, faisant remarquer que la menace terroriste est d’autant plus importante puisque la Méditerranée « trouve son extension dans la région du Sahel qui abrite déjà les terreaux du terrorisme et de l’extrémisme violent ».
M. Bourita a, par ailleurs, souligné que le Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a toujours tenu – en tant que pays méditerranéen et atlantique – à être un vecteur de paix dans sa région et un trait d’union entre les régions, ajoutant que le Royaume préconise une approche holistique qui prend compte de l’intersectionnalité des défis.
“Qu’il s’agisse de gouvernance des migrations, de lutte contre le terrorisme ou contre le changement climatique, nous mettons en œuvre des approches pluridisciplinaires qui ne s’arrêtent jamais à la dimension purement sécuritaire, mais intègrent également des composantes économiques, sociales et même religieuses », a tenu à préciser le ministre.
Et d’insister que le Maroc défend aussi une approche fondée sur la responsabilité partagée et la non-ingérence.
“C’est quelque chose en quoi nous croyons et que nous faisons. Nous l’avons fait à Skhirat, pour promouvoir l’accord politique libyen du 17 décembre 2015. Nous l’avons encore fait à Bouznika, pour promouvoir le Dialogue inter-libyen et nous continuons à le faire, » a conclu M. Bourita.
(Avec MAP)