LES TROIS ÉVÉNEMENTS CLEFS QUI METTENT LE MAROC AU COEUR DES NOUVEAUX ENJEUX STRATÉGIQUES INTERNATIONAUX

Depuis septembre 2020, le Maroc braque les projecteurs politico-médiatiques internationaux. Trois événements phares attestent de cet intérêt inédit pour le rôle stratégique clef que le royaume est appelé à jouer sur la scène internationale. Premièrement, les deux rounds de pourparlers inter-libyens qui ont eu lieu à Bouznika, la première fois les 6,7 et 8 septembre 2020, et la seconde, en ce début octobre, lesquels ont été couronnés par la signature d’accords historiques entre les protagonistes libyens, le Haut conseil d’État libyen (Tripoli) et la Chambre des représentants (Tobrouk), en vue de solder un conflit fratricide qui n’aura que trop duré (depuis 2011).

La médiation marocaine a valu au Royaume la reconnaissance de l’ONU, des organisations régionales et internationales, voire les acteurs étrangers présents sur le terrain libyen, dont la Turquie et l’Égypte. Seule Alger déroge à cette règle, pour des raisons que tout le monde connaît.

Le rôle joué par la diplomatie marocaine dans la stabilité régionale met ainsi le Maroc au coeur des nouveaux enjeux stratégiques internationaux, qui se tissent à la lumière de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et des besoins mondiaux réels en stabilité pour surmonter cette crise sanitaire inédite.

Autre indicateur de la percée du Maroc sur la scène politique internationale, et il n’est pas des moindres. Pas plus tard que mardi 6 octobre courant, le MAE Nasser Bourita a signé un accord de siège pour l’établissement, au Maroc, d’un Bureau Programme pour la lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique relevant de l’ONU.

Le choix du Maroc pour abriter le Bureau de l’UNOCT est l’illustration parfaite du rôle clef joué par le Maroc dans la lutte antiterroriste et contre toutes formes d’extrémisme, aussi bien à l’échelle nationale que régionale et internationale, le royaume étant sollicité partout au monde, y compris par les puissants de ce monde, États-Unis, Russie et Europe confondus, pour les aider à combattre ce fléau international.

La reconnaissance de ce rôle leader du royaume par le Secrétaire d’État américain à la Défense, Mark Esper, à l’occasion de sa première visite vendredi 2 octobre au Maroc, illustre l’estime internationale dont jouit la stratégie antiterroriste hollistique élaborée et mise en oeuvre par le Maroc pour neutraliser la menace terroriste.

Troisième indicateur de cette percée, et il est de taille: la signature de l’accord militaire stratégique entre le Maroc et les États-Unis couvrant la période 2020-2030. Cet accord, signé à Rabat vendredi 2 octobre 2020 par le ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdeltif Loudyi, et son homologue américain, Mark Esper, vient consolider la puissance militaire des Forces armées royales à l’échelle régionale, continentale, voire internationale.

Point d’orgue de cet accord stratégique, l’accord maroco-américain sur le transfert de la technologie militaire US au Maroc, et le soutien vivement attendu du Pentagone pour permettre au royaume de créer in situ un noyau d’industrie militaire pour d’abord assurer l’autosuffisance de son armée et ensuite entrer de plain pied dans le select club des exportateurs d’armement.