PHOTO INÉDITE. GUERGARAT. BRUITS DE BOTTES ET SILENCE DES PANTOUFLES.

L’alerte partie le 21 septembre de lecollimateur.ma se confirme. « Exclusif: des milliers de mercenaires s’apprêtent à gagner Guergarat, depuis les camps de Tindouf. Le polisario projette d’installer un « GDIM IZIK Bis » devant le passage frontalier marocain », avions-nous alors titré.

Les informations parvenues vendredi 25 septembre renseignent (voir photo plus haut) sur un début de mouvement des meutes séparatistes depuis les camps de Tindouf vers la région de Guergarat, via la localité marocaine de Tifariti située à l’est du dispositif de défense marocain.

Ce mouvement confirmé depuis les camps de Lahmada ne doit pourtant concentrer à lui seul l’attention, puisque parallèlement à ce mouvement, d’autres groupes en provenance de Mauritanie se préparent simultanément à grossir les rangs des séparatistes au niveau de Guergarat, où il est prévu selon un plan savamment étudié et préparé à l’autre bout de la frontière est du Maroc, en coordination avec le renseignement militaire algérien, d’installer un campement similaire à celui de Gdim Izik, 13 kilomètres de Laâyoune, où 11 élément des forces de l’ordre marocaines avaient été tués en novembre 2010.

L’idée d’installer un « Gdim Izik » à Guergarat ne date pas d’hier, elle remonte précisément à 2016 quand le polisario, selon un schéma préétabli par le DRS-DSS (renseignement militaire algérien), avait dépêché un convoi de mercenaires à bord de 4X4 hérissées de mitrailleuses et bondées de munitions pour tenter d’entraver les travaux d’élargissement et de bitumage de la route reliant l’extrême sud marocain et le nord de la Mauritanie, au niveau de la région surnommée « Kandahar », transformée en ferraille pour le trafic de voitures volées, pour ne pas parler du trafic de drogues et de cigarettes de contrebande. Ce mouvement avait pour objectif secret de servir de couverture à l’acheminement de milliers de civils sahraouis vers la région de Guergarat, mais il a été mis en échec grâce aux actions diplomatiques entreprises par le Maroc auprès du Conseil de sécurité, parallèlement à la préparation d’une riposte militaire marocaine qui aurait pu être décisive.

Mais passons, car le timing de cette nouvelle tentative séparatiste d’implantation au niveau du seul couloir terrestre pour le passage des personnes et des marchandises depuis le Maroc vers sa profondeur subsaharienne ne prête à aucune équivoque. Cette nouvelle tentative intervient environ un mois avant la réunion du Conseil de sécurité, prévue le 30 octobre 2020, en vue de renouveler le mandat de la Minurso. L’objectif escompté de cette tentative est de presser les Quinze de l’instance décisionnelle de l’ONU afin de désigner un nouvel émissaire du SG de l’ONU pour le Sahara, en remplacement de l’ex-médiateur Horst Köhler, qui avait démissionné le 22 mai 2019. Le polisario a aujourd’hui plus que jamais besoin d’une soupape diplomatique pour décompresser la tension grandissante dans les camps de Tindouf, où le risque d’implosion est attendu à tout moment en raison, d’un côté, des luttes intestines que se livrent les membres de la même direction du polisario, notamment Brahim Ghali et l’ex-vizir de la soi-disant « armée de libération sahraouie », Mohamed Lamine Bouhali, réputé être un fervent partisan de la reprise des armes. Parallèlement à cette lutte de pouvoir, l’incurie aggravée par la pandémie due au coronavirus rend intenable la situation de la population séquestrée.

Cette situation critique devrait-elle justifier cet acte aventuriste qui, d’après des bruits de couloir séparatistes, ne fait pas l’unanimité au sein de la même direction de Rabouni?

Il faut bel et bien prendre acte de la dangerosité du scénario de reproduction d’un « Gdim Izik Bis » au niveau de la région de Guergarat. Autrement dit, il faut à tout prix empêcher l’aménagement dudit camp car le polisario compte utiliser les sahraouis civils en tant que « boucliers humains » pour dissuader toute intervention sécuritaire, pour ne pas dire militaire, de la part des forces marocaines. Pareille intervention pourrait valoir au Maroc une tempête de critiques de la part des ONG qui, pour une raison ou une autre, vont certainement s’en servir pour attaquer le Maroc sur le registre des droits de l’homme.

Le déplacement de l’Inspecteur général des Forces armées royales, le Général de corps d’armée Abdelfattah Louarrak en Zone sud au niveau du dispositif de défense marocain, parallèlement à l’action menée auprès de l’ONU par le département de Nasser Bourita, s’inscrit dans le cadre de ce travail préventif.

À défaut d’une intervention déterminante de la part de l’ONU, le Maroc doit prendre ses responsabilités. La fermeté est aujourd’hui plus que jamais requise.