Les Etats-Unis ont annoncé, de manière unilatérale samedi, le rétablissement des sanctions internationales contre l’Iran, levées en 2015 en contrepartie de l’engagement de Téhéran à ne pas se doter de l’arme atomique, invoquant la procédure controversée dite « snapback » que Washington avait activé le 20 août dernier au Conseil de sécurité de l’ONU et censée déboucher un mois plus tard sur le rétablissement de ces sanctions.
« Les sanctions sont réimposées à l’Iran conformément au processus de snapback en vertu de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo.
« Cela signifie qu’à partir d’aujourd’hui (samedi), toutes les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité 1696, 1737, 1747, 1803, 1835 et 1929 qui ont été annulées par la résolution 2231 du Conseil sont à nouveau en vigueur », a-t-il estimé dans un communiqué.
Or, la quasi-totalité des autres membres du Conseil de sécurité dénient aux Etats-Unis le droit d’utiliser le mécanisme du « snapback », au motif qu’ils se sont retirés en 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien qui l’a instauré.
Washington justifie cette mesure par le fait qu’en plus du non-respect par Téhéran de ses engagements dans le cadre de l’accord sur le nucléaire, le Conseil de sécurité n’a pas prolongé l’embargo des Nations-Unies sur les armes à l’Iran, en vigueur depuis 13 ans.
« L’inaction du Conseil de sécurité aurait permis à l’Iran d’acheter toutes sortes d’armes classiques le 18 octobre. Heureusement pour le monde, les Etats-Unis ont pris des mesures responsables pour empêcher que cela ne se produise », a soutenu M. Pompeo.
« Conformément à nos droits en vertu de la résolution 2231 du Conseil de sécurité, nous avons lancé le processus de retour en arrière (snapback) pour rétablir pratiquement toutes les sanctions de l’ONU qui avaient déjà pris fin, y compris l’embargo sur les armes. Le monde sera ainsi plus sûr », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine a affirmé que les États-Unis « attendent de tous les Etats membres des Nations-Unies qu’ils se conforment pleinement à leurs obligations de mettre en œuvre ces mesures », avertissant qu’il y aura des « conséquences » pour les pays qui ne se conforment pas aux sanctions visant l’Iran.
M. Pompeo a ainsi annoncé que les États-Unis annonceront dans les jours qui viennent « une série de mesures supplémentaires pour renforcer la mise en œuvre des sanctions de l’ONU et tenir les contrevenants responsables ».
« Notre campagne de pression maximale sur le régime iranien se poursuivra jusqu’à ce que l’Iran parvienne à un accord global avec nous pour contenir ses menaces de prolifération et cesse de semer le chaos, la violence et l’effusion de sang », a conclu le Secrétaire d’Etat américain.