GRAVE MALAISE CHEZ LES ARTISTES ET LES ÉCRIVAINS. POURQUOI LE MINISTRE EL FERDAOUS DOIT INTERVENIR.

Il n’est pas un seul artiste ou écrivain digne de ce nom qui ne se plaint pas de la « SIBA » (anarchie) qui règne de plus en plus sur le secteur. L’Union des écrivains du Maroc peine toujours à renouveler ses structures, dix ans après le congrès qui a porté Abderrahim Al Allam à la tête de cette association reconnue d’utilité publique. Idem pour les gens de théâtre, désormais divisés entre deux représentations syndicales, en l’occurrence le Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques, dirigé par Messaoud Bouhcine, et le tout nouveau Syndicat de l’Union marocaine des arts dramatiques, présidé par Abdelkebir Rgagna.

La bataille rangée que se livrent actuellement les producteurs de films et le patron du Centre cinématographique marocain (CCM), Sarim Fassi Fihri, vient compléter le tableau.

Quand à ces dysfonctionnements, viennent s’ajouter les effets désastreux de la pandémie due au nouveau coronavirus, la situation devient encore intenable pour celles et ceux qui ont fait le choix difficile de vivre de leur art et de leurs plumes.

Mais comment un secteur hier si vivace et si productif en est-il arrivé à ce stade de la déliquescence? Peut-on en attribuer la cause à la seule crise de la représentation? Sommes-nous  face à une crise d’egos ou à une panne de démocratie au sein desdites structures? Ces dernières ont-elles jamais été soumises à un audit ou un contrôle de la part de l’État pourvoyeur de subventions? Du haut de quelle irresponsabilité un dirigeant peut-il transformer un syndicat en « chasse gardée », au service des copains et des coquins? Peut-on continuer à « laisser faire » sans pénaliser, un secteur qui n’a jamais réellement été reconnu et apprécié à sa juste valeur, malgré son apport substantiel à l’épanouissement de la société?

Le ministre de la Culture, Othmane El Ferdaous, est appelé à intervenir d’urgence pour remettre de l’ordre dans un secteur gangréné par le clientélisme et le favoritisme, pour ne pas dire la rapacité de ceux qui sont préposés à sa gestion.

Certes, la tâche n’est pas aisée face aux « lobbies » bien organisés et prêts à en découdre mais parions sur la bonne volonté et l’audace de ce jeune ministre pour assainir et remettre en selle un secteur vital pour la société.