Dans la localité d’Ain Harrouda, relevant de la préfecture de Mohammedia, l’enseignement est dispensé en présentiel alors que le quartier voisin de Sidi Bernoussi est soumis au couvre-feu et à l’enseignement à distance. Le seul Lycée où étudient près de 2000 élèves et enseignent 90 professeurs, a ouvert ses portes en ce début de septembre.
Sauf qu’il y a un hic, au grand risque, puisque la direction de ce lycée ne compte pas plus de quatre cadres avec un directeur, un proviseur, un surveillant général et une secrétaire. On ne sait pas comment cette poignée de cadres peut maitriser autant d’élèves, même en alternance, en ces temps de crise épidémique. Le ministère de l’éducation nationale, via l’académie régionale, a décidé depuis des années de ne pas remplacer les cadres de la direction qui partaient en retraite.
La surface du lycée est si vaste que 10 surveillants généraux n’arriveraient pas à assurer la discipline en temps normal. Qui a donc pris ce risque de provoquer une crise sanitaire dans cet établissement en autorisant les élèves à suivre les cours dans les classes qui, aux dires des professeurs, ne seraient même pas désinfectées?
Comment peut-on veiller à la désinfection des mains des élèves et la distanciation physique aussi bien dans les classes que dans la cour de recréation avec des moyens aussi rudimentaires ? Ce lycée était déjà très difficile à gérer avec une population estudiantine issue de quartiers populaires, voire de bidonvilles.
Autant dire que le risque de contamination est grand si le ministère de l’éducation nationale ne renforce pas la direction avec plus de personnels et autant de moyens ainsi qu’une organisation adaptée à la situation épidémique.