
L’Agence nationale des eaux et des forêts a organisé, mercredi 10 décembre 2025 à Rabat, un atelier national consacré à la présentation des résultats de la mise à jour du Plan directeur des aires protégées (PDAP), dans une étape qualitative visant à renforcer la protection du patrimoine naturel du Royaume et à développer un modèle moderne de gestion des aires protégées.
Cette mise à jour s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 » lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, et des engagements internationaux du Royaume en matière de préservation de la biodiversité, notamment au regard du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté par 196 pays lors de la 15e Conférence des parties sur la biodiversité (COP15), en décembre 2022, qui fixe de nouveaux objectifs pour renforcer la protection des écosystèmes à l’échelle mondiale.
Une étape cruciale sur la voie de la préservation de la biodiversité au Maroc
Lors de l’ouverture de la réunion, le Directeur général de l’Agence nationale des eaux et Forêts, M. Abderrahim Houmi, a souligné que le PDAP, fruit de deux années de travail patient et minutieux déployé par des experts nationaux et internationaux, constituait une étape cruciale sur la voie de la préservation de la biodiversité au Maroc. «Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Forêts du Maroc 2020-2030 » lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, mais aussi dans le cadre du respect de l’engagement du Royaume notamment de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies (CDB), l’Agence nationale des eaux et Forêts présente aujourd’hui la version finale du Plan directeur des aires protégées actualisé. L’objectif de ce Plan est de protéger les ressources naturelles et particulièrement la biodiversité du pays. C’est un travail qui a été réalisé par des experts nationaux et internationaux », a déclaré à la presse M. Houmi, saluant un « travail fin » en termes d’analyse scientifique et en termes de paramètres qui concernent la biodiversité ».
« Le nouveau plan directeur offre au Maroc un cadre moderne et efficace, fondé sur des bases scientifiques et une vision territoriale claire. », a-t-il mis en avant. Et d’ajouter: « La biodiversité, c’est une richesse nationale. Le Maroc est positionné comme deuxième pays riche en biodiversité à l’échelle de la Méditerranée. C’est une ressource qui joue un rôle important non seulement au plan écologique mais aussi social et économique ».
De son côté, le Directeur adjoint de l’AFD-Rabat, Bertrand Poche, a exprimé dans une déclaration au média national lecollimateur.ma, la fierté de son pays d’accompagner cette étape phare dans le processus de mise en œuvre de la stratégie du Royaume pour les forêts. « L’AFD est fière d’être aujourd’hui à cet atelier qui vient clôturer deux années de travail pour la mise à jour du Plan directeur des aires protégées. Pour l’AFD, il s’agit d’une matérialisation concrète d’un effort et un soutien de long terme à la stratégie du Royaume pour les forêts. Durant cet atelier, on va montrer les résultats tangibles pour la mise à jour de ce données techniques qui vont permettre de mettre les efforts aux bons endroits pour préserver les aires protégées mais aussi les développer », s’est-il félicité. « Côté AFD, on est très fier d’être sur un projet qui nous semble emblématique à l’échelle mondiale. Le Maroc a des actifs très importants dans ce domaine, il nous semble que le modèle de gouvernance qui a été mis en place par l’ANEF, les méthodes techniques aussi, pour ce Plan directeur sont un exemple à l’échelle mondiale de ce qui doit être fait en matière de préservation de la biodiversité. On est ravi de ces résultats concrets qui appellent, évidemment, un renouvellement de notre partenariat avec l’ANEF ».
Protection renforcée de la biodiversité
« Grâce à cette mise à jour, le nombre de sites d’intérêt biologique et écologique (SIBEs) est passé de 154, recensés lors de la première étude nationale sur les aires protégées réalisée en 1994, à 197, tandis que les superficies identifiées pour leur valeur écologique ont atteint 7,6 millions d’hectares, contre 2,5 millions d’hectares enregistrés au cours de la même période », a mis en exergue M. Houmi
« Cette hausse, a-t-il poursuivi, n’est pas uniquement quantitative, mais aussi qualitative, structurante et stratégique, vu qu’elle traduit des avancées majeures en termes de représentativité des écosystèmes et permet d’intégrer des sites jusque-là sous-représentés ».
Et d’ajouter: « Le réseau national des aires protégées n’est plus conçu comme une juxtaposition de sites isolés, mais comme un système interconnecté, qui prend en compte les corridors biologiques, la continuité paysagère et la résilience écologique face au changement climatique ».
De même, M. Houmy a souligné que « cette actualisation avait également permis la mise en place du Système d’information sur le patrimoine naturel (SIPN), une plateforme numérique dédiée au recensement des habitats et des espèces, au suivi écologique et à l’aide à la décision, notant que ces acquis représentent le fruit d’un travail méthodologique rigoureux mobilisant des données récentes et des inventaires biologiques ».

