
En 48 heures, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a signé un triplé dans le camp adverse. Passons sur le soutien réaffirmé par Phnom Penh au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine -et comprenne qui voudra! – à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Royaume, ou encore le ralliement de Varsovie portant à 23 le nombre des pays membres de l’UE appuyant l’initiative marocaine comme “la base sérieuse, réaliste et pragmatique” pour solder le conflit régional et néanmoins artificiel autour du Sahara marocain… Le fait le plus marquant est venu aujourd’hui de la capitale européenne, Bruxelles. La Belgique « soutient l’initiative marocaine d’autonomie inscrivant la région du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume et de son unité nationale et agira dès à présent sur les plans diplomatique et économique en phase avec cette position”, souligne le communiqué conjoint cosigné, à Bruxelles, par le ministre Bourita et le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Royaume de Belgique, Maxime Prévot.
Saisissant la balle au vol, M. Bourita a foncé droit vers le but. Devant un parterre de journalistes accourus pour couvrir sa conférence conjointe avec son homologue belge, il a appelé les opérateurs économiques à épouser les belles opportunités offertes par les provinces du Sud du Royaume, dans le cadre de la Vision de S.M le Roi Mohammed VI, visant à faire de la région du Sahara un pôle de développement et de coopération”.
Côté Bruxelles, les lignes ont-elles bougé vers une reconnaissance de la marocanité du Sahara?
Une “consolidation” de la position déjà exprimée par la Belgique, dira M. Prévot. Mais dans le propos du numéro deux de l’Exécutif belge, il y a un non-dit qui, en diplomatie, est un outil stratégique pour sous-tendre des positions, laisser des portes ouvertes…
C’est à la lumière de ce non-dit qu’il faut lire l’expression: “La Belgique agira dès à présent sur les plans diplomatique et économique en phase avec cette position”.
Le timing est bien choisi.
Le Conseil de sécurité se prépare à voter une résolution historique sur le Sahara. Les USA, porte-plume de cette résolution, avec la France et le Royaume-Uni, jouent la montre et jettent toutes leurs forces pour ménager une issue politique définitive à ce conflit cinquantenaire, sur la base de l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine. C’est à l’aune de cette dynamique inédite qu’il faut mesurer la position belge.
Reste à savoir si l’impénitent régime voisin saisira cette fois le message. A défaut, ce sera à ses dépens.
La fin de la récrée a bel et bien sonnée.





