Quoi qu’on dise, le président de la FRMF, Fouzi Lekjae, a en l’espace de quelques années, marqué de sa griffe le football national comme peu de ses prédécesseurs l’avaient fait. Il est assurément de la trempe des anciens baroudeurs du ballon rond tels Ahmed Antifi, Mohamed Mekouar, Mehdi Belmejdoub et d’autres. Le colonel footballeur était droit, intègre, discipliné et doté une forte personnalité qui faisait trembler les plus grands joueurs internationaux de l’époque. Même les dirigeants qui siégeaient à ses côtés, et qui étaient tous de gros calibres, craignaient cet homme qui ne passait jamais inaperçu.
Demandez à Faras, Açila, Baba et tous les joueurs de cette formidable équipe qui a remporté l’unique coupe d’Afrique, quelle classe et quelle aura avait cette homme? Il n’avait qu’une seule parole qui est celle de la vérité et de la franchise et ne versait jamais ni dans la complaisance, ni dans le clientélisme. Il est resté droit dans ses bottes, fier comme tout militaire même quand l’ingratitude des hommes l’avait poussé à se retirer de la scène footballistique, médiatique et mondaine. Comme beaucoup de grands hommes, il n’a pas eu ce qu’il méritait car malheureusement dans notre si beau pays les gens compétents et sérieux ont du mal à s’adapter dans les milieux des opportunistes.
Le président actuel de la FRMF, Fouzi Lekjae, ressemble beaucoup au défunt colonel. Il a la fierté et la droiture des gens de l’Est et du Nord Est (Oujda, Berkane, le Rif, etc.), le pragmatisme d’un directeur du budget de l’Etat et le dynamisme d’un homme dans la force de l’âge qui ne recule devant rien. Il est intelligent, il a le verbe facile, la colère aussi quand il est, inopportunément, contrarié mais il n’est pas rancunier. Si Belmejdoub avait remporté la CAN avec la sélection nationale, Lekjae a apporté au football national l’organisation professionnelle, la rigueur, le financement et une belle place dans les arcanes de la CAF qui était dominée par les Egyptiens, les Tunisiens et les Algériens.
Le président de la FRMF ne travaille pas tout seul en s’entourant d’une équipe performante avec à sa tête un gestionnaire de renom, Hamza El Hajoui (FUS), ainsi que d’anciens joueurs comme Naybet et Bouderbala. Personne n’est parfait et Lekjae a les défauts de ses qualités et comme le disait feu Hassan II à l’adresse de feu Maati Bouabid en évoquant un adage arabe: « toute beauté a un petit défaut ». Celui qui a été le plus jeune directeur du budget est un haut fonctionnaire, compétent et bosseur qui est très apprécié par ses supérieurs.
A preuve, Fouzi Lekjae est appelé à gérer six grandes directions suite à une refonte totale de l’organigramme du ministère de l’économie et des finances. Comme le disait un confrère, il deviendra ainsi un « super ministre » sans portefeuille qui supervisera un pôle central des finances de l’Etat. Autant dire que Lekjae risque de quitter la fédération près avoir hérité de cette lourde mission. Ce que ne souhaite personne tellement cet homme a beaucoup encore à donner au football national car sans vouloir le plébisciter, il demeure, toujours, l’homme de la situation.