
Alors que la “tempête” des protestations des jeunes s’apaise petit à petit, il va peut-être falloir placer un mot. Loin des discours gouvernementaux suffisants, auto-glorificateurs, volontairement truffés de chiffres laudateurs et souvent “hors de la réalité”. Loin du jeu pervers de certains “opposants” de circonstance, encore loin des cris d’orfraie de cyber-activistes, faussement compatissants ou dangereusement ostracisants et stigmatisants envers notre jeunesse.
Génération Z, parlons-en!
Que peut-on vraiment reprocher à ces jeunes nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2010? Sortir dans la rue sans “autorisation” ou « notification » préalable? Y a-t-il une autre alternative pour faire entendre sa voix dans un espace public systématiquement verrouillé et réticulaire? Peut-on confisquer le droit de cette jeunesse à se faire entendre pacifiquement sur la voie publique alors que sa voix est restée longtemps inaudible auprès de partis politiques transformés en chasses gardées au service des copains … et autres coquins? Ou encore certains décideurs qui, en continuant de (nous) regarder de haut, font injure à leur obligation d’écoute et d’action. De quoi ces jeunes, notamment les NEET “Not in Education, Employment or Training”, sont-ils coupables quand leurs principales revendications consistent à dire simplement leur insatisfaction concernant les services publics essentiels, la santé et l’éducation, crier contre “la corruption”, « l’injustice sociale et territoriale », et revendiquer une “meilleure gouvernance”?
Rappelons que les jeunes Z ont, d’entrée, assuré rejeter “la violence” et mener leur mobilisation par “amour de la patrie et du Roi Mohammed VI”. Peut-on leur contester cette revendication commune et cette fierté d’appartenance?
Un mal pour un bien
Les manifestations de la Génération Z, malgré les dérapages, inacceptables et condamnables, ont le mérite de remettre la question de notre jeunesse au-devant de la scène. Un pavé dans les eaux dormantes d’une certaine classe politique et ses légions de populistes et d’opportunistes. Dans un paysage audiovisuel national, qui faute de débat d’idées et de proximité, a été déserté au profit de la centrifugeuse des réseaux sociaux, avec tout son lot de manipulations, de fake news et de ragots. Dans une presse qui, à force de courir après le buzz et les clics, a cédé à la tentation dangereuse de la futilité au détriment de l’information sérieuse, vérifiée et recoupée, et de l’analyse rigoureuse et objective, qui constituent son cœur de métier.
Le Génération Z a délivré un message fort: « Je suis là ». Un cri qu’il faut non seulement écouter mais traduire en actions concrètes. Parier sur l’oubli reviendra à hypothéquer l’avenir de nos enfants. L’avenir de notre pays qui a fait le choix irréversible de l’effort et du progrès.





