Plages marocaines: 87,68% des eaux de baignade sont de bonne qualité

Plus de 87% des eaux de baignade sur les plages marocaines sont conformes aux normes de qualité microbiologique pour la la période 2016-2019, a indiqué, lundi le ministère de l’Énergie, des Minéraux et de l’Environnement (Département de l’Environnement) dans son rapport du programme national de surveillance de la qualité des eaux de baignade des plages et du sable du Royaume (PNSQEB) pour l’année 2020.

Le rapport, piloté par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement et dont les résultats ont été présentés lors d’une conférence de presse à distance, indique que sur 461 stations programmées pour surveiller la qualité des eaux de baignade, 422 stations possèdent un nombre suffisant d’échantillons afin de mener à bien le processus de classification selon la nouvelle norme marocaine (199.7.03 NM), et donc 370 stations de surveillance (soit 87,68%) ont été évaluées avec une qualité microbiologique conformément à la nouvelle norme.

Les 52 stations restantes (soit 12,32%) ne sont pas conformes à ces normes au cours de la saison actuelle, en raison de la pollution résultant principalement des rejets d’eaux usées, de la forte concentration des baigneurs, conjuguées à l’insuffisance des infrastructures d’hygiène et aux changements climatiques, et particulièrement en ce qui concerne les apports en eaux pluviales parfois polluées, qui rejoignent directement les plages par le biais des cours d’eau.

Concernant la Surveillance de la qualité du sable des plages, le rapport fait savoir que les déchets marins des plages se caractérisent par la prépondérance de la catégorie « Plastique/polystyrène », qui représente à elle seul un taux de 84% de la totalité des déchets marins au niveau national.

À cet égard, le rapport a souligné que deux projets pilotes ont été menés également, en partenariat avec deux associations opérant sur la Méditerranée, dont le premier concerne le projet « Adopter une Plage » avec l’AESVT/section de Tanger, qui a concerné la caractérisation des déchets au niveau de 4 plages méditerranéennes, alors que le deuxième concerne le projet « Pêche aux Déchets » avec l’association des plongeurs « Abtal Fnideq », qui s’est déroulé au niveau du port de pêche de Fnideq.

Pour ce qui est du Programmes « Plages Propres » et « Pavillon Bleu », les données de surveillance issues de ce programme constituent également des sources d’information pour l’évaluation des dossiers des plages candidates à l’écolabel « Pavillon Bleu », piloté par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement, dont le drapeau a été hissé, en 2019, sur les 21 plages.

En 2020, 39 candidatures ont été déposées parmi les 102 plages inscrites dans le programme « Plages Propres » et dont le résultat d’examen des dossiers sera communiqué incessamment par la Fondation, précise le rapport.

Afin de préserver la qualité des eaux de baignade, le rapport recommande de lutter contre le rejet aléatoire des eaux usées s’écoulant directement dans les zones de baignade ou à travers les cours d’eau pluviales, de sensibiliser et d’orienter les propriétaires des établissements touristiques, la surveillance régulière des réseaux de drainage des eaux de pluie pour éviter le raccordement aléatoire des eaux usées domestiques, et une surveillance régulière de l’état du réseau d’assainissement. Le rapport prône aussi d’interdire le rejet des eaux usées domestiques et/ou industrielles, de renforcer les systèmes de lutte contre la pollution au niveau des estuaires, des villes et des centres urbains côtiers, d’équiper les plages d’infrastructures et d’installations d’hygiène appropriées, de sensibiliser les baigneurs aux comportements écologiques et de les impliquer dans le nettoyage des baignades.

Par ailleurs, conformément aux exigences de la norme marocaine NM 7.03.199 relative à la gestion de la qualité des eaux de baignade, un site web du Laboratoire National des Etudes et de Surveillance de la Pollution (LNESP) a été créé afin de communiquer les résultats dudit programme. Cette initiative anticipative, qui répond également aux dispositions de la loi n° 13-31 relative au droit d’accès à l’information, fournit certaines fonctionnalités, notamment : (i) la mise à jour régulière des résultats de la qualité des eaux et (ii) facilite l’accès aux acteurs régionaux et locaux via des identifiants, leur permettant ainsi le téléchargement des bulletins d’information afin qu’ils assurent un affichage régulier des résultats de la surveillance de la qualité des eaux de baignade au niveau des plages.

Dans le même contexte une application, IPlages, a été développée par le LNESP. Cette dernière est téléchargeable et fonctionne sur tablettes et smartphones, et fournit des informations sur les plages, telles que la qualité des eaux de baignade, l’itinéraire, les infrastructures et les services disponibles sur le lieu.

Le nombre de plages objet dudit programme évolue depuis plusieurs années, remarque le rapport. Il est passé de 50 en 2000, 79 en 2002 et à 175 plages en 2020. Cependant, la qualité a connu une nette amélioration au fil des années suivant l’ancienne norme « NM 03.7.200 », note le document.

Dans son allocution d’ouverture de la conférence, le ministre de l’Energie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah, a souligné la grande importance des plages du Royaume aux niveaux touristique, social et économique, et en termes de création d’emplois, notant que la qualité des eaux de baignade constitue un atout important pour le développement du tourisme côtier en particulier.

M. Rabbah a rappelé que, depuis 2014, le Maroc a adopté la nouvelle norme (199.7.03 NM), qui découle des nouvelles directives européennes pour la gestion de l’eau de baignade pour l’année 2006, qui ont été progressivement appliquées à la classification de la qualité de l’eau des plages du Royaume.

Le ministre a fait remarquer que cette nouvelle norme marocaine est basée sur la mise en place d’un mécanisme de gestion proactive de la qualité de l’eau de baignade sur la base de la classification de l’eau au cours des quatre dernières années consécutives, notant que cette norme définit des « niveaux standards » plus stricts que l’ancienne norme, avec l’analyse des sables des plages et la finalisation des dossiers environnementaux permettant l’évaluation de toutes les procédures et mesures pour protéger les baigneurs du risque de contamination de l’eau de baignade.