
Par: Zakia Laaroussi

Dans un monde que la nature secoue avec une intensité grandissante, où les tempêtes ne préviennent plus et où les séismes bousculent l’ordre du jour comme du destin, le Maroc, guidé par la clairvoyance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – que Dieu l’assiste – érige un rempart de lucidité face à l’imprévisible. Ici, l’on ne subit pas le futur : on l’anticipe, on le modèle, et surtout, on s’en prémunit.
Ce n’est pas dans l’urgence, mais dans la préméditation stratégique que réside la force d’un royaume. Là où d’autres attendent la tragédie pour s’ébranler, le Maroc construit, avec la majesté des civilisations antiques, une réponse d’État, articulée, décisive, enracinée dans la dignité humaine et le respect souverain des vies.
Lancement d’une plateforme régionale de réserve stratégique à Rabat-Salé-Kénitra ? Ce n’est point un chantier technique, c’est un manifeste. Un acte d’autorité morale et politique, dressé face à l’inéluctable. À travers ce geste, le Roi ne bâtit pas un simple entrepôt : il trace les contours d’un État-providence du XXIe siècle, capable de répondre non par des mots, mais par des actes, à la détresse soudaine.
Douze plateformes. Douze bastions de résilience. Étendues sur 260 hectares, ces citadelles de l’avenir hébergeront ce que toute nation doit pouvoir mobiliser en l’espace de quelques heures : tentes, lits médicaux, unités de purification de l’eau, hôpitaux mobiles, générateurs électriques, équipements de sauvetage… Le Maroc, tel un stratège de l’histoire, déploie l’infrastructure du salut “Prévoir, c’est gouverner” est une devise royale incarnée.
Le coût est élevé – sept milliards de dirhams – mais combien vaut une vie épargnée ? Combien pèse la tranquillité d’un peuple qui sait que, même au cœur du chaos, l’État veille ? Ce projet est un serment silencieux entre la Couronne et la Nation, entre la vigilance et l’engagement. Il est le reflet d’une volonté politique affranchie des cycles électoraux et enracinée dans une philosophie du long terme.
À travers une coordination sans faille entre le Centre national de la protection civile, les gouverneurs, et les collectivités territoriales, le Royaume déploie non un plan, mais un écosystème. Un filet de sécurité logistique et numérique, opérationnel en moins de six heures. L’efficacité comme étendard. La rapidité comme réflexe. La rigueur comme culture.
Les proverbes marocains, transmis de génération en génération, trouvent ici une résonance presque constitutionnelle : « Celui qui voit la poussière venir du rivage ne craint point la pluie. » Voilà toute la philosophie du projet. À l’image de celui qui creuse son puits avant la soif, le Maroc creuse, planifie, agence, dote, anticipe.
Car ce ne sont pas des stocks que l’on accumule, mais des serments que l’on honore. Ce ne sont pas des mètres carrés que l’on remplit, mais une souveraineté que l’on réaffirme. Et c’est avec des mots simples que les sages de nos campagnes résument cette hauteur d’âme : « Mieux vaut préparer tôt que regretter tard. »
À l’heure où l’humanité vacille entre dérèglement climatique et tensions géopolitiques, le Maroc trace une voie. Celle d’un État visionnaire, où le leadership royal ne se contente pas de panser, mais soigne en amont. Où l’intelligence du cœur épouse la stratégie d’envergure. Où l’amour de la patrie se mesure à la hauteur de la prévoyance.
Là où tant d’autres improvisent, le Royaume planifie. Là où l’on espère, il agit. Là où l’on temporise, il érige.
Le tremblement de terre d’Al Haouz fut une épreuve. La réponse marocaine, elle, fut une leçon. D’organisation, d’unité, de dignité. Car le Maroc ne bâtit pas pour aujourd’hui : il bâtit pour les siècles à venir, avec la certitude tranquille de ceux qui savent que « qui honore son peuple dans l’adversité, mérite sa fidélité dans la prospérité. »





