La romancière sud-coréenne Han Kang a obtenu le prix Nobel de littérature ce jeudi 10 octobre, l’une des récompenses les plus prestigieuses de la planète.
Qui est Han Kang?
Han Kang est la fille de l’écrivain Han Seung-won. Elle est née à Gwangju avant de s’installer dès l’âge de dix ans dans le quartier Suyuri de Séoul (elle évoque cet épisode dans Leçons de grec / Hirabeo shigan). Elle a étudié la littérature coréenne à l’université Yonsei. Elle commence sa carrière littéraire quand l’un de ses poèmes est publié dans le numéro d’hiver de la revue Littérature et Société (Munhakgwa sahoe). Elle commence sa carrière officiellement avec sa nouvelle L’Ancre rouge (Bulgeun dat) qui remporta le concours printanier du quotidien Seoul Shinmun. Depuis lors, elle a remporté le prix Yi Sang en 2005, le prix de l’artiste d’aujourd’hui, et le prix de littérature coréenne. Depuis l’été 2013, Han Kang enseigne l’écriture créative à l’Institut des arts de Séoul tout en poursuivant sa carrière d’auteure, travaillant actuellement sur sa sixième nouvelle.
Pendant la présidence de Park Geun-hye, elle est placée sur une liste noire, comportant près de 10 000 noms et censée permettre aux autorités de surveiller les artistes hostiles au gouvernement et de les priver de subventions.
Qu’en est-il de son Œuvre?
La première œuvre de Han Kang, Un amour de Yeosu publiée en 1995, a très vite attiré l’attention de la critique en raison de sa narration fine et précise. Han Kang a ensuite écrit La Végétarienne et son œuvre jumelle La Tache mongole (aussi intitulée la Tache mongolique, Monggo banjeom) malgré ses blessures aux poignets à la suite d’un rythme intense d’écriture à l’ordinateur, alors qu’elle souffrait d’une maladie irritant toutes ses articulations. La Végétarienne est un recueil de trois nouvelles : La Végétarienne, La Tache mongole et L’Arbre en feu (Namu bulkkot, aussi traduit Les Flammes des arbres). Obsédée durant ses années universitaires par la poésie de Yi Sang, notamment par le vers « Je pense que les humains devraient être des plantes », et pensant que ce vers fut écrit en réaction à la colonisation japonaise, elle s’en est inspirée pour écrire La Végétarienne.
La carrière littéraire de Han Kang débute réellement avec la publication de cinq poèmes dont Hiver à Séoul (Seo-urui gyeo-ul), dans le numéro d’hiver de la revue Littérature et Société (Munhakgwa sahoe) en 1993. Sa carrière dans le genre de la fiction démarre l’année suivante avec son œuvre Ancre rouge (Bulgeun dat) qui remporte le concours printanier du quotidien Seoul Shinmun. Son premier recueil de nouvelles Un amour de Yeosu, a été publié en 1995. En 1998, Han Kang participe au programme international d’écriture de l’université de l’Iowa. Son œuvre publiée en Corée inclut Le Fruit de ma femme (2000), des nouvelles y compris Le Cerf noir (1998), Ta Main froide (2002), La Végétarienne (2007), Pars, le vent se lève (2010), Leçons de grec (2011). Han Kang est aussi par ailleurs musicienne et son œuvre reflète souvent cette passion.
Han Kang a par ailleurs remporté le 25e concours de la Littérature coréenne avec sa nouvelle Bébé Bouddha en 1999. Elle remporte aussi le prix littéraire Dong-ni en 2010 pour Pars, le vent se lève. Bébé Bouddha et La Végétarienne ont été adaptés au cinéma. Le film Vegetarian3 a été sélectionné parmi 1 022 candidatures dans la sélection officielle du Festival du film de Sundance. Il obtient également un succès critique au festival international du film de Busan.
Le jeudi 10 octobre 2024, elle recoit le prix Nobel de littérature 2024.