La capitale Rabat a abrité, mercredi 2 octobre, les «2èmes Assises des industries culturelles et créatives (ICC)», cinq ans après leur lancement.
Tout semble avoir été dit au sujet des «ICC», moteur de «croissance économique», vecteur d’ «innovation», levier d’ «épanouissement pour la jeunesse» … On ne peut évidemment que saluer ce regain d’intérêt pour la culture, « tout ce qui nous reste après avoir tout mangé», pour reprendre une expression chère à cette belle époque de marketing.
Nous sommes dans une CULTURE DE L’EMBALLAGE qui méprise le contenu, où le superflu, le futile et l’inutile sont devenus essentiels. Voire. Vitaux.
Mais passons, car la bonne question a été éludée. Peut-on vraiment parler d’Industries culturelles dans un pays où il n’y a pas d’ECOSYSTEME POUR LA CULTURE ? Nous avons posé la question à l’écrivain Mohamed Achaâri, ancien ministre de la Culture. Voici sa réponse:
«Il y a parfois cette tendance malheureuse à remplacer la réalité par les discours. J’appelle de tous mes vœux l’émergence d’une véritable industrie culturelle nationale. Mais il faut qu’on passe des mots à la réalité. Prenons l’exemple de l’industrie du livre. Nous avons des maisons d’édition réduites. Nous n’avons aucune chaîne de distribution des livres, ni publique ni privée. Nous n’avons aucun réseau de librairies bien formé, bien préparé pour ces transformations qui concernent le livre et la lecture en particulier. Et nous n’avons aucune politique de promotion du livre, ni dans le secteur médiatique ni ailleurs».