Dans un article publié mardi sur le site italien « Focus Mediterraneo », l’analyste politique Marco Baratto met en lumière la nouvelle dynamique insufflée aux relations cordiales entre le Maroc et l’Italie. Avec l’aimable accord de l’auteur, nous reproduisons in extenso cet article.
Par Marco Baratto
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a eu, lundi 23 septembre, un entretien avec son homologue italien, Antonio Tajani, à New York.
Ce entretien a eu lieu en marge de la semaine de haut niveau de la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Nonobstant l’importance de cette rencontre pour les relations bilatérales, elle n’a pas été suffisamment médiatisée en Italie.
Les relations italo-marocaines en 2023 continuent de se développer sur plusieurs fronts, en ligne avec une collaboration croissante ces dernières années. Les échanges commerciaux entre l’Italie et le Maroc ont connu une croissance significative.
L’Italie est l’un des principaux partenaires commerciaux du Maroc en Europe, exportant des machines industrielles, des biens de consommation et des produits chimiques, et important des produits agricoles, artisanaux et de textile. De nombreuses entreprises italiennes sont présentes au Maroc, notamment dans les secteurs de l’automobile, des énergies renouvelables, de l’industrie manufacturière et des infrastructures.
L’Italie continue de promouvoir les investissements stratégiques dans ces secteurs, notamment grâce à la position stratégique du Maroc en tant que porte d’entrée sur le marché africain. Fort intérêt pour une collaboration avec le Maroc dans le domaine des énergies renouvelables, notamment solaires et éoliennes. Le Maroc, acteur majeur en Afrique dans ce domaine, collabore avec des entreprises italiennes pour développer des projets d’énergie propre, en ligne avec les objectifs du Green Deal européen et les engagements sur le changement climatique.
En matière de lutte contre l’immigration clandestine, l’Italie et le Maroc collaborent étroitement dans la gestion des flux migratoires, en recherchant des solutions qui favorisent la migration régulière et combattent l’immigration clandestine. Le Maroc est un partenaire crucial dans les politiques migratoires italiennes et européennes. Une preuve de cette étroite collaboration a été la visite du ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, qui n’a pas été suffisamment soulignée en Italie.
Lors de cette visite, le ministre Piantedosi, qui était également préfet et donc homme en première ligne contre l’immigration clandestine, a déclaré que « le Maroc est un pays ami de l’Italie et constitue une référence solide tant dans la zone méditerranéenne que dans la zone atlantique », pour la stabilité et la capacité à gérer les défis sécuritaires et migratoires.
Le gouvernement italien s’efforce de prévenir et de contrer l’action des trafiquants d’êtres humains dans les principaux pays d’origine et de transit, de renforcer les canaux de migration légale et d’améliorer les rapatriements volontaires assistés vers les pays d’origine des migrants.
Plus significatif encore et pas suffisamment remarqué, le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni n’a pas invité le « polisario » au sommet Italie-Afrique, tenu en Italie en janvier 2024. Un fait significatif et une nouvelle défaite diplomatique pour le « polisario ».
Jusqu’à présent, l’Italie est restée neutre sur la question du Polisario. En fait, si l’on fait une exception pour les administrations de gauche, toujours prêtes à encourager les rencontres et les pseudo jumelages avec la pseudo « rasd », les gouvernements italiens ont assumé une position de «neutralité bienveillante» à l’égard du Sahara marocain.
L’Italie dirigée par Giorgia Meloni, avec la prudence qu’exigent de tels processus, après avoir entamé le processus d’alignement entrepris par l’Espagne et la France, doit entamer un processus qui sera certainement long, compte tenu des relations avec l’Algérie.
Un processus qui ne peut pas être arrêté rapidement, mais en augmentant la coopération énergétique avec le Maroc, nous pourrons, avec le temps, devenir moins dépendants du gaz algérien et nous aligner sur les nations qui reconnaissent désormais sans problème la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud.