Il est absurde, dans un certain sens, de se demander s’il va y avoir une guerre entre le Maroc et l’Algérie. Peut-on pour autant dormir sur ses deux oreilles et ne pas regarder les faits en face ? Blocage du processus des tables rondes onusiennes sur la question du Sahara depuis mars 2019, en raison du refus obstiné d’Alger, véritable partie prenante au conflit, d’y participer. Rejet par Alger du Plan d’autonomie, le maximum de ce que peut offrir le Maroc, à l’origine du processus politique lancé, en 2007 à New York, en vue du règlement de ce conflit qui va bientôt passer le cap de la cinquantaine. Cramponnement d’Alger à « l’option » irréaliste, impraticable de l’aveu même de l’ONU et de son instance décisive (Conseil de sécurité), du prétendu « référendum d’autodétermination ». Violation systématique des règles de bon voisinage et du principe de «non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains ».
Casus belli
Depuis l’avènement du duo Abdelmajid Tebboune (2019) et de Saïd Chengriha (2020), les relations entre l’Algérie et le Maroc ont franchi le point de non-retour. Le 24 août 2021, Alger rompt unilatéralement ses relations diplomatiques avec le Maroc. Un mois plus tard, Alger ferme son espace aérien aux avions civils et militaires marocains. Le 31 octobre 2022, Alger ferme le Gazoduc Maghreb-Europe qui part du gisement algérien Hassi R’Mel et rejoint Cordoue en Espagne via le Maroc et le détroit de Gibraltar.
Malgré ces actes hostiles, à la limite du « casus belli », Alger orchestre savamment des provocations répétitives et tout azimut, y compris à l’Unesco, où elle tente avec un cynisme déconcertant, de s’approprier indûment des éléments du patrimoine civilisationnel du Royaume (Zellije, caftant, couscous, et j’en oublie).
Malgré cette hystérie anti-marocaine, le Royaume continue de faire preuve de retenue et de s’armer de patience, refusant d’aller à l’escalade à l’encontre d’un voisin viscéralement belliqueux, dangereusement irresponsable et aventurier.
Maintenant, il reste à savoir jusqu’où le Maroc pourrait continuer de poursuivre sur la voie de la « main tendue ». La politique du « containment » (endiguement) a-t-elle lieu d’être avec un régime qui a élevé la marocophobie au rang de « politique d’Etat » ? L’agressivité continue du voisin, quel voisin !, ne risque-t-elle pas de dégénérer, qu’à Dieu ne plaise, en un conflit armé ouvert ?
Il est vrai que de ce côté, personne ne veut de guerre avec l’Algérie. Le seul ennemi qui mérite une « guerre » demeure le sous-développement et la pauvreté. Mais la patience a bien des limites. L’avenir de la fraternité entre deux peuples que tout unit (géographie, sang, langue, religion, culture, etc) ne peut être hypothéquée indéfiniment par un régime voyou.