Par: Belaid Bouimid*
La reprise de la pièce de théâtre « Amoula Nouba » de Abdessamad Kenfaoui, par le réalisateur Ayoub El Aiassi, sort de la norme. Celle du reflet, c’est-à-dire la reproduction du même.
Le risque de « l’adaptation » est contourné par Ayoub EL Aiassi. Ce qui devrait redonner espoir aux nouvelles générations, qui sont prisonnières de clichés à propos de la langue vernaculaire. Au contraire, on peut faire dans l’humour et gagner le duel en étant adopté par le public. Et participer à la valorisation du « Bsat », théâtre marocain classique. Celui justement inspiré de nos traditions millénaires. C’est ce qu’a entrepris Abdessamad Kenfaoui (dramaturge, poète, écrivain, diplomate et syndicaliste) et toute « la génération de la Maâmora ».
Ayoub El Aiassi, réalisateur (également cinéaste, poète et chroniqueur), est un fouineur dans le monde de la création théâtrale. L’encyclopédie sur le théâtre marocain de Ahmed Massaia est un instrument de valeur. Et il connaît !
La soirée tenue par la « Troupe compétences marocaines » place la pièce dans le genre le plus difficile: le rire. Le théâtre est une pièce à deux faces, le drame d’un côté et la comédie de l’autre.
« Amoula Nouba » traite de questions sociétales, dans l’immédiat post-indépendance! On en rit, tout en découvrant la culture populaire et ses disponibilités énormes pour intégrer la modernité. Deux théâtres pour valoriser le professionnalisme, la même chose pour le foot et le Centre Mohammed VI, le Musée Mohammed VI des arts à Rabat… pour les artistes.
*Chronique culturelle sur Radio Mars le jeudi 30/05/2024
