« POURQUOI J’AI DECIDE D’ETRE MEDIOCRE » ! (PAR AYOUB EL AIASSI)

J’ai décidé de travailler le moins possible, de passer moins de temps à observer, réfléchir, analyser, critiquer, proposer, mettre en perspective… Cet effort ne paie pas de retour, à l’opposé de la médiocrité, qui tout en étant lucrative dispense du travail anxiogène et énergivore mais ô combien ingrat de l’agitation d’idées, de l’imagination et de la pensée.

La médiocrité est plus séduisante, son effet résonne aussi fort qu’un tonneau vide, elle trouve facilement preneur et devient contagieuse et -le comble !- rémunératrice, a contrario des idées qui n’ont d’ailleurs jamais été cotées en Bourse.

Mais attention ! N’est pas médiocre qui veut ! Un bon médiocre sait épouser les belles opportunités. A tous moments on le retrouve aux premières loges d’un spectacle, un meeting politique, une conférence de presse, etc, arborant cet air affairé et mystérieux de l’excellence. Il sait être au bon moment, au bon endroit, pour se donner une « visibilité » et « se vendre »… Il tire les marrons du feu quand les autres sont au four, s’attribue sans sourciller le mérite du travail d’autrui…

Il a son réseau de copains et… de coquins. Dans les médias, les cabinets ministériels, etc, il tisse sa toile… A défaut de retour, il actionne ses leviers: communiqués, conférence de presse, sit-in… et le tour est joué !

Résultat? Un compte assez bien garni pour ne pas s’offrir des vacances dorées sous le soleil de la Costa del Sol, que sais-je, un safari dans les paysages féeriques de Zanzibar ou des soirées bien arrosées dans les boîtes branchées de Brazilia.

Bon appétit!