Plus de 8.000 hectares de zones forestières sont détruits, en moyenne, chaque année en Mauritanie où les forêts sont menacées de disparition totale à l’horizon de 2060, a mis en garde la ministre mauritanienne de l’Environnement et du développement durable, Mme Marieme Bekaye.
Dans un discours prononcé à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, qui correspond au 5 juin de chaque année, Mme Bekaye a déclaré que la dégradation des terres en Mauritanie « touche près de 200.000 hectares par an et que les forêts étaient connues pour être déchirées d’une manière qui les empêche de remplir leur fonction environnementale et devraient être complètement anéanties à l’horizon 2060 ».
Elle a également attiré l’attention sur la situation inquiétante des animaux sauvages, car de nombreuses espèces ont complètement disparu, telles que les éléphants, les lions, les autruches, les girafes, les cerfs, les lapins et les grosses outardes.
Selon les Nations unies, la Mauritanie n’est pas en décalage avec le monde qui est soumis à une crise environnementale majeure, a-t-elle dit, soulignant que 25% des espèces animales et végétales du monde sont menacées d’extinction, ainsi que 75% de la nature et 40% des espaces marins.
La ministre a, de même, estimé nécessaire de mieux exploiter l’environnement et les ressources naturelles pour réduire la pauvreté de manière durable, tout en garantissant la sécurité alimentaire et le maintien de la santé.
Elle a aussi appelé à réfléchir aux conséquences des modes de consommation et de production et à l’importance de changer certaines habitudes, telles que refuser d’utiliser des sacs en plastique, cesser de jeter des déchets n’importe où, lutter contre les tireurs embusqués, couper les arbres en dehors de la loi et éviter de détruire les ressources naturelles du pays afin de maintenir la durabilité du système économique et la qualité de vie.
La Mauritanie, qui avait ratifié en 1996 la Convention internationale sur la diversité biologique, s’est engagée à améliorer l’intégration de la dimension environnementale dans les politiques publiques et les programmes de développement, a rappelé Mme Bekaye, annonçant que l’année à venir verra une révision de la stratégie nationale de la biodiversité, afin de prendre en compte les nouveaux objectifs internationaux qui seront ratifiés.
Selon elle, cette stratégie nationale sera soumise au prochain Sommet des Nations unies sur la biodiversité, prévu en 2021.
Il convient de noter que les Nations Unies ont choisi de marquer cette année la Journée mondiale de l’environnement sous le slogan « Biodiversité ».