« Paris veut booster ses investissements au Sahara occidental », a révélé lundi « Africa Intelligence », publication officieuse du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et des services extérieurs français. « A défaut de faire évoluer radicalement sa position sur le territoire disputé, le Quai d’Orsay encourage désormais les groupes français à y placer leurs pions », a-t-elle estimé.
Le timing de cette « fuite » semble avoir été bien choisi. Les 4 et 5 avril courant, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Franck Riester, fera un déplacement à Rabat. Il sera suivi du déplacement dans la capitale du Royaume du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, pour participer au Forum d’Affaires Maroc-France, prévu en avril à Rabat.
Ce ballet d’affaires est en ligne avec les « annonces » du nouveau ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné qui, à la faveur de sa première visite au Maroc (et au Maghreb) le 26 février dernier, a solennellement reconnu le caractère « existentiel » du dossier du Sahara pour le Maroc. Le chef du Quai d’Orsay avait réaffirmé « le soutien clair et constant » de son pays au plan d’autonomie marocain, assurant vouloir progresser sur ce dossier.
Un peu plus tôt, la présidence française avait annoncé sur son compte Instagram que les Princesses Lalla Meryem, Lalla Asmae et Lalla Hasnaa avaient été reçues à reçues à déjeuner, lundi 19 février 2024 au palais de l’Elysée, à l’invitation de Madame Brigitte Macron.
Le 17 février 2024, l’ambassadeur français au Maroc, Christophe Lecourtier, a déclaré qu’il serait « illusoire et irrespectueux de penser pouvoir construire un avenir ensemble avec le Maroc sans clarifier la position de la France sur la question du Sahara ».
Autant d’indices sur une probable inflexion française sur la première cause nationale.
Une reconnaissance officielle par la France de la marocanité du Sahara reste néanmoins tant espérée.
Vivement alors!