LES ÉTATS DÉSUNIS D’AMÉRIQUE

Durant les deux dernières décennies, les Etats-Unis ont connu pas moins de quatorze émeutes à caractère racial.

C’est donc loin d’être un phénomène nouveau ; ce qui l’est par contre, c’est que celle-ci voit une participation beaucoup plus élargie que celle de la communauté afro-américaine.

Au-delà des récurrentes et malheureuses scènes de pillages diurnes et de violences nocturnes, la majorité des manifestations quotidiennes se veulent pacifistes.

On y voit des cortèges essentiellement composés de jeunes toutes ethnies confondues défiler pour défendre les droits fondamentaux ; ceux de la dignité humaine.

Second élément nouveau, c’est le trumpisme qui est venu en rajouter une couche… Ce mélange de mégalomanie populo-conspirationniste qui est loin de jouer l’apaisement.

Contrairement à ses prédécesseurs en de pareilles circonstances, le 45ème président en période pré-électorale se drape du costume du restaurateur de l’ordre et garant de la loi.

Sans entrer dans les détails de la notion de la loi selon l’élu en question, le principe d’un représentant de la Nation est de fédérer ou du moins s’y atteler.

Mise à part des condoléances d’usage au départ, le chef de l’État fédéral appelle les gouverneurs à faire preuve de fermeté, puisque faire respecter l’ordre public fait partie de leurs prérogatives.

Le président peut quant à lui déployer la Garde nationale, ce qu’il n’a pas manqué de faire dans quelques villes ; et vu sa ligne directrice, il y a peu de doutes que d’autres actions de la sorte viendront.

Une situation interne troublée et l’on peut craindre un président post-événements qui s’octroiera sûrement les lauriers d’une gestion idéale (et surtout idéalisée) contre ces soi-disant extrémistes gauchos.

Difficile de prétendre à une saine gouvernance quand on a une analyse binaire du monde, composée de partisans et d’ennemis ; en l’occurrence ceux qui ne seraient pas d’accord.

Pour conclure, notons les titres de la presse internationale concernant ces événements et demandons-nous si cela se passait dans un pays arabe, africain ou du tiers-monde ; sûr que la rhétorique aurait été toute autre.