En pleine crise avec Alger, le MAE du Mali poste cette photo avec Nasser Bourita. Tout un symbole!

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop, a posté sur son compte « X » une photo pleine de sens, à la veille de son déplacement à Marrakech, pour participer ce samedi à la réunion ministérielle de concertation organisée dans le cadre de l’initiative de sa Majesté le Roi Mohammed VI de favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Atlantique.

 

 

On y voit le MAE malien et son homologue marocain Nasser Bourita avec un tapis de verdure en arrière-plan.

Le timing est tout sauf fortuit. Pas plus tard qu’hier vendredi 22 décembre, Bamako a rappelé son ambassadeur en Algérie pour des consultations en vertu du « principe de réciprocité ». Le 20 décembre, l’ambassadeur d’Alger à Bamako avait été convoqué par M. Diop, « pour élever une vive protestation » du Mali « suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali ».

 

 

 

Lundi 18 décembre 2023, le président Abdelmajid Tebboune avait déroulé le tapis rouge du palais El Mouradia pour le prédicateur salafiste Mahmoud Dicko, farouche opposant au gouvernement de transition malien qui rêve de créer un « Etat islamique au Sahel ».

Alger multiplie « les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés, et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes, d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien, et d’autre part avec certains mouvements signataires » de l’accord de 2015 et « ayant choisi le camp des terroristes », a contesté le MAE malien.

Vous avez donc bien lu: Alger, au lieu de traiter d’Etat à Etat, préfère le faire avec des « terroristes » et des séparatistes touaregs.

Ceux qui construisent… et ceux qui démolissent

Le MAE malien a le mérite de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas: Alger soutient bel et bien le terrorisme. Les pays qui bordent sa frontière sud (Mauritanie, Mali, Niger) en savent quelque chose. Les terroristes qui s’activent au Sahara et au Sahel sous les bannières d’AQMI et de Daech, sont un produit pur jus du renseignement militaire algérien: Abdelmalek Droukdel, Mokhtar Belmolkhtar, alias « Le Borgne », Abdelhamid Abou Zeid, Djamel Okacha, alias Yahya Abou Al-Hammam, le Touareg malien Iyad Ag-Ghaly et, pour Daech, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien milicien du « polisario »…

La liste des « émirs » sanguinaires soutenus par Alger est loin d’être exhaustive, nombre d’entre eux se revendiquent d’AQMI, elle-même issue des maquis algériens, qui tire ses racines lointaines dans les Groupes islamiques armés (GIA), qui avaient muté en Groupement salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) durant la guerre civile des années 1990-2000.

Venant d’un régime qui s’y connaît en entreprise de démolition, cela ne devrait surprendre personne. En la matière, la junte algérienne peut se targuer d’avoir le pedigree le plus garni.

Elle a d’abord brisé, en 1962, le rêve de son propre peuple qui voulait bâtir une Algérie, civile, paisible et intégrée dans la communauté internationale. Elle est devenue un paria dont tout le monde se méfie !

La junte a aussi brisé le rêve de l’unité africaine en sabotant l’organisation panafricaine pour la mettre au service de son agenda démentiel anti-marocain. Aujourd’hui, les pays africains se méfient de la dictature algérienne. Ceux qui lui sont frontaliers sont dans la tourmente permanente.

Elle a aussi brisé le rêve des peuples maghrébins qui voulaient construire un Maghreb uni, fort et prospère. Ivre de ressources pétrolières éphémères, Alger a déconsidéré ses voisins et méprisé le Maghreb dans l’illusion factice d’avoir réglé tous ses problèmes.

Maintenant, la junte d’Alger se réveille dans la douleur face à tous ses déficits et retards accumulés…

Quant au Maroc, fort et serein, il a fait le choix civilisé de l’agitation d’idées pour fabriquer l’avenir. Un avenir commun qui ne sera que prospère.

La réunion ministérielle qui se tient aujourd’hui à Marrakech dans le cadre de l’initiative de sa Majesté le Roi Mohammed VI de favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Atlantique, prend ici toute sa signification.