Le Conseil d’administration de la Banque mondiale vient d’approuver un financement additionnel de 350 millions de dollars destiné à soutenir le secteur de la protection sociale au Maroc.
Ce financement, en complément du Programme initial de 400 millions de dollars approuvé et décaissé en 2020, vise à accompagner le Maroc dans la mise en œuvre d’un système de protection sociale moderne et efficace, indique l’institution financière internationale dans un communiqué publié lundi. Le financement initial avait pour objectif de soutenir la stratégie du Royaume pour atténuer les impacts de la crise du COVID-19. “Le Maroc a lancé un programme de réforme complet couvrant la totalité du secteur de la protection sociale et réalisé des avancées significatives dans son application”, affirme l’institution de Bretton Woods, ajoutant que le financement additionnel soutiendra la conception du programme d’allocations familiales universelles du Maroc et renforcera à moyen terme la capacité d’adaptation du système de filets sociaux.
Outre les transferts monétaires d’urgence (Emergency Cash Transfers, ECT), ce programme intégrait également des mesures visant à garantir l’accès et à renforcer les programmes de transferts monétaires afin de soutenir les ménages vulnérables et les initiatives de protection sociale.
“Depuis son lancement en 2020, le projet de réponse d’urgence de la protection sociale face à la COVID-19 a permis de poser les bases d’un système de protection sociale moderne et efficace”, a affirmé Jesko Hentschel, Directeur Pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, cité par le communiqué.
“Ce financement additionnel soutient l’opérationnalisation d’éléments clés de la réforme de la protection sociale du Royaume, ouvrant la voie à un système de protection sociale moderne pour tous afin de rendre la croissance plus inclusive”, a-t-il ajouté. Le financement additionnel accompagnera deux « aspects clés » de la réforme de la protection sociale, assure l’institution financière basée à Washington.
“Son objectif sera de renforcer le soutien aux programmes de transferts monétaires existants du gouvernement du Maroc et de mettre en œuvre le nouveau programme non contributif d’assurance maladie destiné aux ménages vulnérables”, explique la même source. Il ajoutera également une composante permettant d’améliorer le système d’information des programmes d’assistance sociale pour les groupes vulnérables, notamment les personnes en situation d’handicap. « Étant donné l’importance de ces programmes pour le bien-être et la résilience des ménages, mais aussi pour garantir la continuité des prestations qu’ils accordent, il est essentiel de numériser les paiements et de moderniser le Système d’information de gestion pour une transition réussie vers le nouveau système envisagé par la réforme de la protection sociale”, relève Mehdi Barouni, économiste sénior et responsable du programme à la Banque mondiale. Le financement additionnel permettra d’assurer une transition harmonieuse entre les programmes de transfert monétaires existants et le programme d’allocations familiales universelles, indique le communiqué, ajoutant que ce financement accompagnera la mise en œuvre du programme AMO-TADAMON, pierre angulaire de protection des ménages – particulièrement les plus vulnérables – face aux risques sanitaires susceptibles d’être exacerbés par les retombées du changement climatique.
“La mise en œuvre du programme AMO-TADAMON est vitale pour protéger les populations vulnérables (femmes, enfants, personnes en situation de handicap) et isolées (dans les zones rurales ou reculées) contre les risques sanitaires”, indique Dalal Moosa, économiste sénior et co-chef d’équipe à la Banque mondiale. “Pour y parvenir, il sera essentiel de mettre à profit les outils d’identification et de ciblage des populations vulnérables déjà créés”, ajoute Mme Moosa.
Le nouveau financement prendra également en compte les personnes en situation de handicap grâce à la mise en œuvre d’un système d’évaluation des handicaps qui facilitera l’identification ainsi que l’accès aux services, souligne l’institution financière internationale, ajoutant que ce système vise à atteindre toutes les personnes en situation de handicap du Maroc (environ 2,6 millions).