SIEL 2023: les nouveautés du CCME expliquées par son président Driss El Yazami

Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) signe une participation distinguée à la 28e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), qui se tient du 2 au 11 juin 2023 à l’espace OLM-Souissi-Rabat. En témoigne sa programmation axée notamment sur l’écriture migrante au féminin. Sur ce choix incontestablement judicieux et pertinent et sur d’autres aspects du nouveau cru du CCME, son président Driss El Yazami, apporte des éclairages suivants. Entretien. 

Quelle nouveauté apportez-vous pour la programmation de cette année ?

La première nouveauté était de mettre toute la programmation sous le parrainage de la figure titulaire du féminisme marocain, Fatima Mernissi, pour de nombreuses raisons. D’abord parce qu’elle a été une grande chercheuse, sachant qu’au CCME on accorde beaucoup d’importance à la recherche scientifique. Puis, c’était une militante et proche de toutes les couches de la population marocaine. Aussi, il m’est arrivé à plusieurs reprises de discuter avec elle sur l’immigration et sur la communauté marocaine à l’étranger, puisqu’elle avait fait ses études à l’étranger et était très sensible aux rapports des Marocains avec le monde.

Ajouter à cela que cette session est consacrée fondamentalement à l’écriture féminine avec la publication d’un coffret, en coédition avec Le fennec, de sept romancières franco-marocaines et qui était présenté à l’Académie du Royaume dernièrement. Mais, c’est aussi parce qu’il y a plusieurs sessions consacrées à l’écriture féminine en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique, en plus du Québec, en tant qu’invité d’honneur.

 

 

Il y a, également, dans cette édition quelques petites perles, comme la nouvelle Bande Dessinée de Aomar Boum, intitulée « Les indésirables, dans les camps sahariens de Vichy », dont l’auteur est un grand chercheur, enseignant aux Etats-Unis et spécialiste du judaïsme marocain. Une première d’un livre qui parle des camps d’internement que Vichy avait ouvert pendant la 2ème guerre mondiale ici.

Sans oublier le Beau Livre, édité en collaboration avec La Croisées des Chemins, qui relate les plus fort moments marocains au Qatar. Sachant que les deux tiers de l’équipe nationale étaient des enfants d’immigrés, avec un élément important qui nous a tous frappés et qui consiste à la reconnaissance des mamans. C’est une reconnaissance de la culture et des valeurs transmis à ces enfants.

Quels étaient les critères du CCME pour le choix de tous ces participants au SIEL ?

Comme on est au Salon de livre, c’est d’abord l’actualité littéraire qui prime et parfois la disponibilité des intervenants. Depuis toujours, nous considérons que la culture doit être le principal vecteur du lien entre la communauté marocaine à l’étranger et le Maroc, et ce, dans un double sens : pour faire connaitre dans l’immigration les cultures marocaines et pour faire connaitre au Maroc la créativité de l’immigration. Car, on n’est plus dans la phase de l’immigration des années 60 et 70. C’est devenue une véritable internationalisation, puis on est devant une population qui est féminisé à plus de 50%. C’est une population de créateurs qu’on a envie de faire connaitre.

Quel genre de public ciblez-vous par vos activités ?

Tous les publics. Mais, bien évidemment, on est dans le monde de la culture et ce sont des gens qui s’intéressent à la culture, à la créativité qui sont principalement visés. Il y a, aussi, ces rencontres entre les participants qui peuvent donner lieu à des collaborations très fructueuses.

Propos recueillis par Ouafaa Bennani