Parmi les piliers d’une économie, nous avons le travail et la consommation. Sommairement, la population active est une force de travail qui participe à la richesse, et du fruit de ce travail elle alimente la consommation nationale.
Il faut savoir que cette consommation des ménages est souvent le principal moteur des économies, puisque sa part dans le PIB national est souvent prépondérante ; plus de la moitié du PIB de l’UE, plus des deux-tiers aux Etats-Unis, etc.
D’ailleurs, elle est l’un des principaux moteurs de la croissance chinoise, vu que leur modèle économique se tourne de plus en plus vers la demande intérieure et non plus les exportations.
Or, pour consommer il faut avoir de l’argent, dont la source est l’emploi, la rente, ou bien l’endettement voire le surendettement ; mais nous n’allons pas chipoter là-dessus.
Le système malgré un degré élevé de théorisation, de notions abstraites et de complexité apparente est assez simple en fait, il faut acheter, acheter, acheter ; et quand éventuellement la roue infernale craque, racheter et par un bien mal acquis de conscience, parfois se racheter.
Cette machine que ses chantres présentent comme rodée, est un fragile équilibre en fin de compte, basée sur une course à la surconsommation afin d’alimenter encore plus les marchés ; d’où l’apparition périodique de bulles spéculatives causes de crises cycliques socialement dramatiques.
Sauf que le Covid-19 est venu y ajouter son grain de sel même s’il n’a pas de goût et beaucoup de mauvais goût, les Homo-œconomicus recentrant momentanément leur consommation sur les besoins primaires pour reprendre l’expression consacrée.
Les mauvais consommateurs achètent moins de produits et services pour cause de confinement total ou partiel, prélude à une potentielle récession économique dont on voit la presse spécialisée et experts européens agiter le péril.
Maintes analyses fusent et se diffusent, alimentées de chiffres, données et prévisions diverses ; sauf chez nous où le HCP entre autres en fournit au compte-gouttes… Je me pose donc cette question, en bon citoyen que je suis, n’avons-nous pas des experts et des économistes ?
Quand les plateaux télé étrangers ne cessent d’en inviter, il y en a rarement dans les nôtres… Alors que paradoxalement, il est plus que jamais le moment de profiter de leurs lumières dans le domaine économique, qui, je le rappelle, conditionne le bien-être social en fin de compte ; si l’on fait bien nos comptes évidemment.
Le monde académique occidental fourmille d’études sur les impacts économiques du Covid-19, dans une démarche prospectiviste salutaire pour l’avenir ; auquel tous nous pensons mais sans en approfondir les tenants et les aboutissants…
Par exemple, nous savons que Ramadan est un mois où la consommation marocaine explose… a-t-il participé à limiter les dégâts économiques de cette crise sanitaire ou pas ?
Les (pas si) nouvelles formes de travail à distance plus ou moins généralisées à l’ère Corona ont eu quel impact sur la productivité nationale ?
Quels effets a eu le ralentissement du commerce international sur la balance commerciale marocaine, structurellement déficitaire ?
Le secteur informel marocain, qualifié parfois de tampon social, pourra-t-il connaître une dynamique structurante dans la période post-Covid-19 ?
Bref, à force de chercher des réponses là où il n’y en a pas, nous oublions de nous poser les bonnes questions… à vos neurones, Messieurs les spécialistes.