VOICI POURQUOI LE PRÉSIDENT TEBBOUNE VEUT DÉSORMAIS ENGAGER L’ARMÉE ALGÉRIENNE HORS DE SES FRONTIÈRES

Le président algérien a pris le monde de court en cette période de confinement pour mettre sur la table un projet de révision de la constitution prévoyant, entre autres, de casser un dogme militaire jusque-là non écrit mais suivi depuis maintenant 60 ans interdisant l’envoi de troupes militaires algériennes à l’étranger.

Abdelmajid Tebboune veut désormais constitutionnaliser la participation de l’Algérie dans «des opérations de restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux avec les pays concernés».

Vous avez bien lu « accords bilatéraux ».

Or, que voudrait-il dire par « accords bilatéraux »?

En effet, cette question d' »accords bilatéraux » est si intrigante qu’elle pourrait servir d’écran de fumée à des interventions militaires algériennes dans des pays considérés comme étant «le ventre mou» de la région, notamment la Libye et le Mali, voire la Mauritanie.

Parlons clair, parlons vrai: Alger qui compte nombre d’agents de déstabilisation dans cette région, ne voudrait-elle pas contrecarrer l’influence géostratégique du Maroc sur la région sahélo-saharienne, voire en Afrique de l’Ouest qui est une zone d’influence marocaine?

Il ne faut pas oublier non plus les intérêts stratégiques du Maroc en Libye, où Alger tente bon an mal an de mettre pied en essayant de discréditer l’Accord historique de Skhirat, signé en 2015 par les principaux protagonistes du conflit. 

Maroc-Algérie, l’effet dissuasif de la Guerre des Sables de 1963

La défaite militaire infligée par les FAR à l’armée algérienne, lors de la Guerre des Sables de 1963, a eu un effet dissuasif sur l’Algérie, qui s’est rabattue sur une action de lobbying diplomatique pour entraver le retour du Sahara dans le giron du royaume du Maroc.

Ce constat, tenez-vous bien!, relève de l’Agence centrale de renseignement américain.

Dans un document dé-classifié le mercredi 18 janvier 2017, la CIA avait écrit: « Il est moins aisé de dire que l’Algérie défierait le Maroc, si le roi Hassan II, frustré dans ses tentatives de parvenir à une solution politique au conflit saharien, choisissait la voie de la conquête militaire». 

L’Algérie, qui soutenait le processus d' »indépendance » du Sahara, l’avait très tôt compris, en s’abstenant d’entreprendre quelque action militaire que ce soit pour faire aboutir cette option. « Si les forces algériennes et marocaines venaient à s’engager dans des hostilités, le résultat serait imprévisible », avait averti le document de la CIA, signalant que « quelques troupes marocaines avaient été testées sur le front syrien ».

La bataille d’Amgala en 1976, a enfoncé davantage l’armée algérienne qui a essuyé une défaite cuisante. Une unité de l’armée algérienne, qui s’était aventurée dans l’Oasis d’Amgala, fut complètement décimée par les Forces armées royales.