Le nouveau président du Parti populaire espagnol n’a pas trouvé mieux à « offrir » en perspective des élections générales espagnoles (décembre 2023), en dehors de cette vieille chanson aux relents franquistes: flatter l’électorat dans le sens de la marocophobie. C’es en tout le cas l’impression que donne le nouveau président de ce parti d’opposition, le Galicien Alberto Núñez Feijóo, qui depuis son élection le 2 avril 2022 au terme d’un congrès extraordinaire, n’en rate pas une pour tenter de discréditer la nouvelle politique de Madrid à l’égard du Maroc.
Sauf que cette fois, l’héritier de l’ex-petit Caudillo José Maria Aznar, a franchi le seuil de l’intolérable.
Ingérence inacceptable dans les affaires intérieures du Maroc
Selon notre confrère espagnol, EM Noticias, le scandale a éclaté le 25 novembre 2022 quand « trois députés du PP ont adressé une lettre au gouvernement Sanchez, pour lui demander s’il y a une suite à donner au procès judiciaire contre « l’Espagnol Ziane » (Ndlr: ex-avocat et ministre Mohamed Ziane, arrêté et incarcéré le 21 novembre 2022 après avoir été condamné en appel à trois ans de prison ferme) … si le gouvernement Sánchez avait plus d’informations sur cette affaire et si l’ambassade d’Espagne au Maroc avait apporté un soutien au détenu marocain »… et plus encore, « s’il y avait eu des communications officielles entre les gouvernements des deux pays concernant l’arrestation de Ziane ».
Venant d’un parti qui entend gouverner l’Espagne, cette sortie est d’une incroyable maladresse. « Si le PP veut embêter le PSOE, agiter le Maroc est une mauvaise stratégie et cela coûtera très cher », a rétorqué une source diplomatique à Rabat, qualifiant cette attitude de « très néfaste ».
Interrogée par EMNoticias.info, une autre source diplomatique marocaine a indiqué que le PP devrait « revoir sa position et éviter toute ingérence dans les affaires d’un État souverain ». « Le Maroc ne tolère pas l’ingérence dans ses affaires intérieures et cela a déjà été plus que clair à différentes reprises« , précise la même source.
Le gouvernement Sanchez recadre le PP de Feijóo
« Conscient de la gravité de l’affaire et de ses répercussions sur les relations bilatérales, le gouvernement espagnol, dans sa riposte, s’est rangé du côté du Maroc en lançant des avertissements au PP », rapporte le média espagnol.
« C’est une position conforme à ce qui avait été convenu lors du sommet bilatéral où le Maroc et l’Espagne ont pris un engagement mutuel à ne pas s’ingérer dans leurs sphères de souveraineté », explique le chef de l’Exécutif espagnol.
Cela a été précisé par M. Pedro Sánchez, qui a indiqué lors de la Réunion de Haut Niveau tenue début février à Rabat, que « l’Espagne et le Maroc se sont engagés, dans le cadre de la nouvelle relation, à éviter tout ce qui est susceptible d’offenser l’autre partie, en particulier dans ce qui affecte nos sphères de souveraineté respectives ».