DÉCRYPTAGE. VOICI POURQUOI L’ALGÉRIE CONTINUE DE S’ARMER À TOUR DE BRAS

Si les dépenses militaires du Maroc ont augmenté de 64 millions de dollars durant 2019, pour se situer à 3,76 milliards de dollars, celles de l’Algérie, malgré la crise financière aiguë due à la chute des cours de pétrole, ont crû de 750 millions de dollars, plafonnant ainsi à 10,33 milliards de dollars de dépenses pour la même période.

Le rapport établi par l’Institut Sipri, basé à Stockholm, en Suède, et diffusé lundi 27 avril courant, démontre que les dépenses militaires marocaines sont sans commune mesure avec celles de l’Algérie, qui continue de se jeter à fonds perdus dans l’achat d’armement principalement auprès de son principal fournisseur russe.

Cette fièvre acheteuse qui a gagné le régime algérien depuis la levée de l’embargo international sur les ventes d’armes au voisin de l’est, n’a aucune justification en dehors de la légendaire rivalité du régime vert-kaki avec le Maroc, qualifié ouvertement d’ «ennemi» de l’Algérie et du peuple sahraoui», par le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Saïd Chengriha, lors d’un exercice organisé en 2015 dans la région de Béchar, frontalière du Maroc. 

Cette course à l’armement se justifie par ailleurs par les rétrocommissions engrangées par une oligarchie militaire algérienne prédatrice et corrompue jusqu’au bout des ongles, comme en témoignent les comptes ouverts par les généraux algériens dans les paradis fiscaux, telle la Suisse, ou les investissements immobiliers notamment en France et en Espagne.

Le prétexte invoqué par l’état-major algérien, soit la lutte antiterroriste, pour justifier ce surarmement, est sans aucun fondement. D’autant moins que les services algériens sont eux-mêmes compromis dans le financement des groupes jihadistes s’activant dans la région sahélo-saharienne, notamment Al Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, branche d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), «l’État islamique dans le grand Sahara» (EIGS), dont l’émir n’est autre qu’Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien soldat de la soi-disant «armée populaire de libération sahraouie» (APLS), ou plus encore les Ansar Dine, dirigés par Iyad Ag Ghali, ancien «ami» du défunt chef du polisario, Mohamed Abdelaziz.

Si le régime militaire algérien arbore le slogan de la lutte antiterroriste aux yeux des États-Unis notamment, pour tenter de justifier cette frénésie, souvent cette allégation est contredite par la nature des contrats d’armement qu’il a jusqu’ici signés avec son allié russe. Exemple: le stockage de sous-marins de type « Kilo », capables de tirer des missiles de croisière, ne saurait évidemment servir d’alibi pour  la supposée lutte contre le terrorisme.

Seulement voilà: si le régime voisin parie sur la quantité dans une tentative d’obtenir un effet dissuasif, le Maroc, lui, fait la différence en misant la diversité d’un armement de haute qualité technologique acquis, outre les États-Unis, la France, l’Espagne et les Pays-Bas, aussi auprès de la Chine et de la Russie.

De quoi réduire à néant toute menace susceptible de provenir des « frères » algériens!