L’Afrique doit relever ses défis en tant que continent véritablement uni, à travers un leadership, un engagement et une vision solides, a indiqué vendredi l’Ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, M. Youssef Amrani.
Dans une tribune publiée dans le journal sud-africain à grand tirage « The Star », à l’occasion du 23è anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, M. Amrani a souligné qu’ »aujourd’hui, plus que jamais, la coopération multilatérale dans un contexte de protectionnisme et de populisme croissants est essentielle pour l’Afrique ».
« Nous défendons la responsabilité partagée, l’action concertée et le dialogue crucial où et quand cela est nécessaire. Aucun pays ne peut vraiment évoluer si d’autres échouent », a-t-il soutenu, rappelant que les 23 dernières années ont façonné, guidé et renforcé le chemin du Maroc en tant que pays qui promeut l’unité, l’amitié et les peuples avant tout.
Relevant que le respect, l’empathie et l’honnêteté sont la seule voie à suivre, il a fait observer que « construire et renforcer cet esprit nous permet d’expérimenter le monde que nous voulons, le monde dont nous avons besoin ».
« Le dialogue, la confiance et la responsabilité sont obligatoires. Ce sont nos engagements internationaux envers un ordre fondé sur des règles qui façonnent notre avenir », a-t-il martelé.
Il a relevé également que « les enjeux sont assez similaires sur tout le continent africain. Aucun pays n’est à l’abri de ces défis transversaux. L’unité internationale doit prendre de l’ampleur ».
« Cela signifie que nous avons tous un rôle à jouer dans la promotion des initiatives et des innovations africaines dont nous pouvons être fiers, si elles nous rapprochent », a-t-il poursuivi, notant que la 1ère réunion ministérielle des États africains atlantiques, organisée le 8 juin à Rabat, a réfléchi sur cet esprit, car « au-delà de la géographie, nous partageons les mêmes défis et les mêmes espoirs ».
Par ailleurs, l’ambassadeur a relevé que l’Afrique du Sud et le Maroc partagent une longue histoire et ont toujours été considérés comme des acteurs majeurs dans l’édification du potentiel de l’Afrique. « Notre relation a beaucoup contribué à rapprocher nos peuples, nos entreprises, nos intérêts et nos visions », a-t-il souligné.
Il a précisé que les deux pays devraient travailler ensemble pour faire face aux problèmes mondiaux inhérents à la stabilité, à la paix, à la sécurité internationale, à la crise financière, à la traite des êtres humains, à la réduction de la pauvreté, à la lutte contre l’extrémisme et au développement économique.
Le diplomate marocain a, à cet égard, rappelé qu’en pleine crise de la Covid-19, alors que rien ne semblait certain, le Maroc a continué à favoriser et surtout à agir pour un avenir meilleur et un monde plus responsable.
« Surmonter la crise signifiait, pour nous, créer de nouvelles perspectives, de nouvelles orientations, de nouveaux schémas et de nouveaux outils pour que notre peuple évolue dans un environnement décent, propice et plus durable », soutient-il, arguant qu’aucune crise ne pourra jamais vaincre l’esprit de véritable solidarité.
M. Amrani a, dans ce contexte, souligné que le Maroc a toujours défendu cet esprit, en élargissant le cadre, l’accent et le sens de l’unité, à travers l’Afrique et au-delà.
L’ambassadeur a de même affirmé que la gestion de la santé était au centre des préoccupations du pays. Il a expliqué ainsi qu’«en fabriquant des vaccins, le Maroc a choisi la souveraineté en s’appuyant sur ses propres capacités et en apportant aux pays frères la solidarité nécessaire dont nous avions tous besoin alors et dont nous avons encore besoin aujourd’hui».
Par ailleurs, il a fait observer que dans un monde en évolution rapide et plutôt incertain, la création d’emplois, les infrastructures sanitaires et le droit à l’éducation pour tous étaient des piliers prioritaires, signalant que le nouveau modèle de développement que le Maroc s’est fixé constitue donc une nouvelle voie vers la modernité, la pertinence et l’efficacité, avec une énergie vivifiante.
Abordant la question du Sahara marocain, M. Amrani a souligné que « le processus mené par l’ONU ouvre clairement la voie », notant que le Maroc reste attaché à la solution politique durable et réaliste basée sur le Plan d’autonomie qu’il a présenté.
La dernière résolution 2602 du Conseil de sécurité de l’ONU a confirmé le «continuum» du processus des tables rondes comme « seul et unique » cadre pour le règlement du différend artificiel régional sur le Sahara marocain, a-t-il poursuivi.