« La Russie et l’Algérie vont mener des manoeuvres militaires en novembre 2022 dans la localité d’Hammaguir, dans la région de Béchar« , dévoilent des sources russes. « La première conférence de planification s’est tenue dans la ville russe de Vladikavkaz, la capitale de la république d’Ossétie, pour préparer les exercices antiterroristes conjoints russo-algériens, qui sont prévus pour novembre de cette année« , ajoute la même source.
L’annonce de ces manoeuvres est survenue au lendemain des entretiens, lundi 4 avril à Moscou, entre le chef du Conseil de sécurité russe Nikolai Patrushev et le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Le même jour, l’ambassadeur de Russie à Alger s’est déplacé au siège de l’APN (chambre basse du parlement algérien), pour rencontrer son président Brahim Boughali. Lors de cette rencontre, ce dernier aurait assuré son hôte russe de l’attachement de l’Algérie à la Russie de manière « stratégique » et « profonde ».
Prétexte surréaliste invoqué aux manoeuvres algéro-russes
Les manoeuvres combinées russo-algériennes annoncées pour novembre 2022 à Béchar sont présentées comme une réponse aux menaces « terroristes » qui guetteraient la région. Or, nulle menace de ce genre ne pèserait sur Béchar, plus proche du Maroc (80 km à l’est de la frontière marocaine) que de Tindouf (852 km au nord-est de Tindouf) ou encore Alger (1 150 km au sud-ouest de la capitale Alger).
Si terrorisme il y a réellement, c’est du côté des frontières sud-est de l’Algérie, notamment les pays du Sahel, pour ne pas parler de Libye ou de Tunisie.
Il en ressort que l’argument de « terrorisme » arboré par Alger ne tient pas la route, il cache le dessein d’Alger d’impliquer la Russie dans ses plans malveillants ourdis contre le Maroc. Moscou n’est évidemment pas dupe de ce jeu malsain, mais en faisant le jeu d’Alger, elle risquerait de se mettre à dos le Maroc auquel elle est liée par des accords de coopération stratégiques.
Alger « défie » les USA et l’Union européenne
En cherchant à entraîner la Russie dans des manoeuvres militaires à la frontière avec le Maroc, 14 km de l’Europe, il est clair qu’Alger joue la provocation envers le Maroc, tout en cherchant à faire chanter Washington et de l’Union européenne, accusés d’avoir « pressé » l’Espagne de reconnaître la prééminence du Plan marocain d’autonomie.
La nouvelle position de Madrid sur le dossier du Sahara marocain avait été qualifié de « brusque revirement » par Alger et de « surprenant »par Moscou. Ces derniers voient d’un oeil inquiet le soutien international croissant à la solution d’autonomie, seule alternative au conflit régional plus que quarantenaire créé autour du Sahara.