MAROC-ESPAGNE: L’AVENIR S’ÉCRIT AU PRÉSENT

Le 18 mars 2022 est un jour à marquer d’une pierre blanche. Après les annonces du gouvernement Sanchez, il ne faut pas tourner la page, il faut la déchirer. La page d’une crise qui aura duré une année mais qu’on a envie d’oublier vite pour envisager, sans atermoiements ni délai, l’avenir qui doit se conjuguer au présent.

Le génie est de savoir transformer une crise en opportunité, de savoir transcender les crispations pour épouser les belles opportunités, faire preuve de réalisme et de pragmatisme, élément incontournable des relations internationales. 

« Je reconnais l’importance de la question du Sahara pour le Maroc », a affirmé le président du gouvernement espagnol, M. Pedro Sanchez, en écho à ce qu’avait dit le Roi Mohammed VI il y a à peu près huit ans, à l’occasion du 39ème anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre 2014: « L’affaire du Sahara n’est pas la cause des sahraouis uniquement. Le Sahara est l’affaire de tous les Marocains. Et, comme je l’ai dit dans un Discours précédent: Le Sahara est une question d’existence et non une question de frontières ».

Le soutien exprimé solennellement par le gouvernement espagnol à l’offre d’autotomie participe de cette prise de conscience de l’importance du Sahara pour le Maroc et marque un tournant majeur, dans la position de Madrid sur la question du Sahara marocain. Il faut préciser que c’est la première fois que l’Espagne se prononce clairement en faveur du Plan d’autonomie marocain, à la base du lancement du processus de Manhasset en avril 2007, sous l’égide des Nations unies, pour solder un conflit régional factice, qui plus est hérité de la guerre froide.

Il faut noter que, dans son message au Roi Mohammed VI, le chef de l’Exécutif espagnol  évoque aussi « des actions communes pour garantir la stabilité et l’intégrité territoriale des deux pays ». Ce qui dénote une conscience aiguë des nouvelles réalités géopolitiques et de la nécessité impérieuse de mutualiser, voire multilatéraliser les efforts pour combattre cet ennemi commun: le séparatisme.

Avec les annonces faites aujourd’hui, la position de l’Espagne devient cohérente, car on ne peut combattre le séparatisme chez soi et ne pas en faire autant quand cette même menace guette d’autres pays, à plus forte un pays voisin lié au peuple espagnol par des liens d’amitié séculaires. 

« L’Espagne et le Maroc sont unis inextricablement par des affections, une histoire, une géographie, des intérêts et une amitié partagée », a certifié M. Sanchez, en se disant « convaincu que les destins des deux peuples le sont aussi » et que « la prospérité du Maroc est liée à celle de l’Espagne, et inversement ». 

Une communauté d’histoire -qui n’a certes pas été un long fleuve tranquille- mais aussi et surtout une communauté de destin qui doit s’écrire au présent.

L’espoir ne peut plus attendre.