Agenda chargé pour le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui préside la délégation marocaine au Sommet UE-UA (du 16 au 18 février 2022).
Selon les premières informations en provenance de Bruxelles, le chef de la diplomatie marocaine co-présidera une table ronde sur la migration lors de cette grand-messe euro-africaine.
Pour rappel, le Maroc, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, Leader de l’Union Africaine sur les Questions Migratoires, est à l’origine de la création de l’Observatoire Africain des Migrations, inauguré le 18 janvier 2020 à Rabat.
Le 6 février 2020, M. Bourita a présenté devant le 35ème Sommet ordinaire de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba, le Rapport de SM le Roi Mohammed VI, sur le suivi de l’opérationnalisation de ce mécanisme panafricain, le premier du genre à l’échelle continentale.
Rapport de Sa Majesté sur la migration
Le rapport de Sa Majesté le Roi Mohammed VI est articulé autour de trois messages principaux, a souligné M. Bourita. Le premier est que l’Afrique continue à payer un lourd tribut, que ce soit à la Pandémie ou à la migration. En effet, la pandémie a eu un impact majeur sur la migration. Elle n’a pas freiné les flux, mais les a altérés. Elle a exacerbé la vulnérabilité des migrants à la traite des personnes, et accentué la précarité des travailleurs migrants, a relevé le ministre.
Pourtant, a noté M. Bourita, la pandémie a constitué une démonstration supplémentaire de l’impact positif des migrants, autant pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine. Comme le souligne le rapport de Sa Majesté le Roi, l’importance de la diaspora est telle qu’on lui attribue, à juste titre, l’appellation de la « sixième région d’Afrique ». Cette diaspora joue un rôle de plus en plus important pour favoriser le développement socio-économique, notamment par le biais des transferts de fonds, a réaffirmé le ministre.
Néanmoins, la pandémie n’a pas empêché les fake news de continuer à circuler sur la migration en Afrique. Pourtant, les chiffres sur la migration africaine sont toujours aussi limpides et éloquents, a souligné le ministre, relevant que la migration africaine concerne au premier chef l’Afrique. Elle a même augmenté de 13% entre 2015 et 2019.
La migration africaine ne représente que 14% de la population totale des migrants internationaux, et la plupart des migrants se déplacent à l’intérieur du continent africain et au sein de leur région d’appartenance, a précisé le ministre.
Le deuxième message du rapport de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est que l’opérationnalisation de l’Observatoire Africain revêt une triple dimension : pour le Maroc, pour l’Afrique et pour la coopération entre le Maroc et l’Afrique, a indiqué M. Bourita.
En effet, a dit le ministre, l’Observatoire Africain des Migrations est né de la Vision de Sa Majesté le Roi pour la migration en Afrique. Cette proposition a fait son chemin institutionnel au sein de l’Union Africaine et a été portée par les efforts soutenus du Royaume pour créer les conditions nécessaires à son opérationnalisation.
Ce processus a culminé avec l’inauguration officielle de l’Observatoire Africain des Migrations à Rabat, le 18 décembre 2020, coïncidant symboliquement avec la Journée internationale des migrants. Cette inauguration est l’une des nombreuses matérialisations concrètes du Mandat de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a souligné le ministre.
Quelques années seulement après son retour à l’Union Africaine, le Maroc abrite déjà une institution de l’Union Africaine. Car, comme l’avait dit Sa Majesté le Roi, « Dès que le Royaume siègera de manière effective, et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son retour concourra à fédérer et à aller de l’avant », s’est réjoui le ministre.
C’est ce à quoi s’attèle l’Observatoire, en tant qu’institution de l’Union Africaine articulée autour d’une triple fonction de compréhension, d’anticipation et d’action. Il sert de moyen de connaissance du phénomène migratoire, d’aide à la conception de politiques migratoires informées, et d’instrument de coordination et de mise en réseau, a noté M. Bourita.
Enfin, le troisième message du rapport de Sa Majesté le Roi Mohammed VI est que l’Afrique est le précurseur de la nouvelle gouvernance migratoire voulue par le Pacte de Marrakech, a dit le ministre.