C’est une décision historique dans le processus de consolidation de la souveraineté nationale indivisible. Celle qui a été actée à Fès, par le Roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’État-major général des Forces Armées Royales, lors du Conseil des ministres qui s’est tenu hier lundi au palais royal de Fès.
« Sa Majesté le Roi, Chef suprême et Chef d’État-major général des Forces Armées Royales, a donné Son approbation pour deux projets de décret relatifs respectivement à l’application de la loi relative aux matériels et équipements de défense et de sécurité, aux armes et aux munitions, et de celle ayant trait à la cybersécurité », a indiqué un communiqué du Cabinet royal, à l’issue du Conseil des ministres.
« Le premier projet fixe les mesures permettant l’exercice des activités de fabrication des matériels et équipements liés à ce domaine, ainsi que les opérations d’importation, d’exportation et de transport y afférentes« .
FABRICATION DES MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS MILITAIRES.
En dotant cette activité à forte valeur stratégique d’un arsenal juridique, le Maroc entrera désormais de plain pied dans le sélect club des fabricants… et exportateurs d’armes. Pas besoin de s’arrêter sur les retombées militaires indéniables de cette activité, qui permettra aux Forces armées royales d’être autosuffisantes en armement, ni sur celles économiques quand on sait que l’industrie de défense s’est avérée être un multiplicateur de croissance. Un secteur à fort potentiel pour l’économie nationale, qui se voit offrir l’opportunité d’investir un marché d’armement, l’un des principaux leviers d’entrée de devises pour les économies mondiales.
Ce n’est pas là un effet d’annonce, puisque le Maroc a déjà réussi à mettre en place un écosystème industriel propice à la mise en place de la fabrication d’armes, à se doter d’une haute technologie y compris et surtout dans le domaine de l’aéronautique…
La décision approuvée par le Roi se veut le couronnement d’intenses efforts déployés durant les dix dernières années dans la perspective de création de joint-ventures (co-entreprises) avec des industriels d’armement diversifiés, des États-Unis à la Grande-Bretagne, en passant par la France ou encore les pays asiatiques.
Défense, une industrie de souveraineté, au sens le plus fort du terme
L’industrie de défense est une industrie de souveraineté, et le Maroc ne peut dépendre indéfiniment de ses alliés pour assurer sa propre défense. D’où la nécessité vitale pour le pays de se doter de sa propre industrie militaire. C’est le cœur des compétences régaliennes et la légitimité intrinsèque de l’État.
Le Maroc est au coeur des enjeux géopolitiques internationaux et ses droits territoriaux inaliénables doivent s’adosser à la FORCE, car un droit qui n’est pas adossé à la force n’en est pas un.
D’où la nécessité impérieuse de le consolider par la mise en place d’une assise industrielle militaire qui lui permet de créer ses propres moyens de défense, de répondre à ses propres besoins militaires dans un environnement résolument hostile.