L’accusation est d’une gravité telle qu’elle vise le premier groupe bancaire et financier du Maroc. Celle que vient d’imputer sans autre forme de procès l’ex-ambassadeur de l’Algérie en Afrique du Sud, Noureddine Djoudi, dans un article commis le 20 février 2021 dans les colonnes du quotidien algérien « El Watan », sous le titre « L’Algérie ciblée par la guerre de quatrième génération ».
Tenez, « les services secrets marocains ont activé des filiales au sein de banques européennes tant à Paris qu’à Londres pour financer des groupes terroristes ou potentiellement séparatistes, non sur les fonds propres de ces banques, mais sur des fonds d’argent blanchi fournis par la Attijari International Bank où un holding de sa Majesté l’émir des croyants est actionnaire majoritaire », délire le diplomate algérien, en pointant inacceptablement la plus haute autorité du Royaume, Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Sauf ignorance, le diplomate « illuminé » semble oublier que l’activité de blanchiment et de financement du terrorisme est soumise au strict contrôle du Groupe d’action financière (GAFI) ou Financial Action Task Force (FATF), organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Mais passons, car cette accusation remet à l’esprit la sortie stupéfiante commise, vendredi 20 octobre 2017, par l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, quand à la faveur d’un débat initié par le Forum des chefs d’entreprises algériens (FCE), il avait accusé le Maroc de « blanchir l’argent du haschich via ses banques dans le continent ». « Le Maroc recycle en réalité l’argent du haschich via ses banques dans le continent », avait-accusé l’ancien chef de la diplomatie algérienne. Et ce n’est pas tout. « La compagnie aérienne marocaine opérant vers les pays africains ne transporte pas uniquement des voyageurs », avait-il aussi allégué, en pointant directement la Royal Air Maroc (RAM).
Bien sûr, cette attaque rageuse contre des symboles du leadership marocain en Afrique, trahit l’amertume du régime militaire algérien quant à l’échec cuisant de son système économique défaillant, basé uniquement sur les énergies fossiles, pétrole et gaz compris (96% des exportations et 62% des recettes en devises).
Il n’en reste pas moins que cet échec pathétique ne saurait expliquer, encore moins justifier, des accusations aussi graves, de surcroît infondées.
D’où la nécessité du recours aux juridictions internationales compétentes pour demander réparation de préjudices portés à l’image des institutions marocaines ciblées par de telles accusations et à la réputation d’un pays leader dans la lutte antiterroriste.