Le gouvernement canadien est appelé à œuvrer pour mettre fin à la situation des 8.000 enfants sahraouis exploités comme soldats dans les camps de Tindouf en Algérie, conformément à son engagement aux Principes de Vancouver, souligne le think tank Polisens à Ottawa.
Dans un mémorandum adressé au Premier ministre canadien Justin Trudeau, « des universitaires, écrivains et défenseurs des droits de la personne de l’Institut de recherche Polisens exhortent Ottawa à mettre en œuvre les principes des enfants soldats de Vancouver 2017 et plus particulièrement à faire pression sur la milice du Polisario et l’Algérie pour mettre fin à l’utilisation des enfants comme soldats ».
« Le Canada et la communauté internationale savent peut-être que jusqu’à présent, les enfants soldats sahraouis sont exploités publiquement dans les camps de Tindouf en sol algérien », ajoute le think tank, tout en soulignant l’urgence de mettre fin à cette situation.
Il s’agit du cas le plus oublié de l’utilisation d’enfants soldats dans le monde, selon les participants à une conférence organisée récemment par Polisens, peut-on lire dans le document.
« Nous sommes consternés d’apprendre que l’Algérie n’a autorisé aucune organisation internationale capable de fournir des programmes de réadaptation à ces enfants qui rejoignent maintenant des groupes extrémistes et djihadistes au Sahel responsables de l’exécution et de l’enlèvement de Canadiens et des employés de l’ONU », a-t-on ajouté.
En mai prochain, le Secrétaire général de l’ONU devrait publier son rapport annuel au Conseil de sécurité des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés, y compris une liste des gouvernements et des groupes qui violent les normes internationales interdisant le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats.
« Compte tenu de l’engagement du Canada envers les principes de Vancouver, la liste devrait inclure l’utilisation des enfants soldats sahraouis sur le sol algérien et des recommandations détaillées pour le Polisario », a relevé le think-tank, estimant que cette initiative constituerait une avancée tangible pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants soldats.
Polisens, qui prévoit que « la milice du Polisario et l’Algérie seront nommées pour l’utilisation continue d’enfants soldats, ce qui permettra de jeter la lumière sur l’incapacité de l’Algérie à respecter les normes internationales », propose que le Canada, conformément à ses engagements, entame des contacts avec les responsables algériens pour notamment permettre des visites sur le terrain au camp de Tindouf pour les organisations humanitaires tels que les Centres de recherche canadiens pour les études sur le génocide et les droits de l’homme et l’Institut Dallaire pour les enfants, la paix et la sécurité.
Le think tank a affirmé que vu l’importance de la sécurité dans le continent africain pour le Canada, il est grand temps qu’Ottawa se positionne sur la scène mondiale en faisant la promotion de plan d’autonomie proposé par le Maroc comme seul moyen pour résoudre le conflit artificiel autour du Sahara marocain.
« Nous pensons que le plan d’autonomie marocain est la solution pour mettre fin aux actions de déstabilisation dans la région Sahélo-saharienne particulièrement stratégique et dangereuse », a-t-il poursuivi.
Le Canada est invité aujourd’hui à soutenir le plan d’autonomie proposé par le Maroc, a assuré Polisens, rappelant que l’Initiative d’autonomie sous la souveraineté marocaine a été largement appuyée lors de la Conférence ministérielle de soutien à cette initiative qui s’est tenue le 15 janvier dernier.