Des « sources gouvernementales » espagnoles, contactées par l’agence « EFE », ont annoncé hier dimanche 7 février le report pour la deuxième fois consécutive de la Réunion maroco-espagnole de haut niveau (RHN), prévue initialement pour le 17 décembre 2020 et repoussée au mois de février 2021.
Motif invoqué à ce deuxième report: « Covid-19 ». « L’évolution de la pandémie de coronavirus empêchera la réunion de haut niveau (RAN) entre l’Espagne et le Maroc de se tenir en février », rapporte l’agence officielle espagnole.
« Ni les propos de Saâd-Eddine El Othmani sur la marocanité de Sebta et Melilla ni les dernières déclarations exprimées par l’Espagne au sujet du Sahara occidental n’étaient la cause du report de la Réunion de haut niveau qui était prévue Rabat », ont démenti lesdites « sources gouvernementales » espagnoles.
Il est vrai qu’en fait de contaminations au coronavirus, sans parler des décès regrettables, l’Espagne demeure malheureusement le pays le plus touché d’Europe. Mais ce record si triste soit-il explique-t-il à lui seul le report pour la deuxième fois de la Réunion mixte de haut niveau?
La seule raison sanitaire invoquée par « les sources gouvernementales » espagnoles à ce double report ne tient évidemment pas la route, pas plus d’ailleurs que les multiples déclarations politiquement inappropriées dont se sont tour à tour fendus des responsables du gouvernement Sanchez depuis l’annonce de la décision US de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses Provinces sahariennes. Arracha Gonzalez Laya, ministre des Affaires étrangères, n’en a en tout cas pas raté une pour contester, sur la place publique SVP, cette décision US souveraine, jugée « unilatérale » et donc antinomique avec la position de l’Espagne qui aurait « aussi des intérêts au Sahara occidental » (Sic)!
Le fameux « droit des peuples à l’autodétermination » n’était à l’évidence qu’un écran de fumée pour cacher les véritables visées des « excellents partenaires » espagnols!
Pas besoin de rappeler non plus les déclarations délibérément hostiles de Podemos, pourtant membre de la coalition gouvernementale, les tweets provocateurs de son chef Pablo Iglesias, les « lettres » adressées individuellement par ses députés au président américain Joe Biden pour lui demander de « revoir » la décision de reconnaître la marocanité du Sahara…
Inutile de vous rappeler encore la convocation de l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, au siège du département des Affaires étrangères espagnol, pour lui demander de prétendus « éclaircissements » sur des propos tenus, mi-décembre 2020, par le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani, quand il avait simplement réaffirmé dans une interview à la chaîne saoudienne « Ashark », les droits légitimes du Maroc sur les deux présides marocains occupés de Sebta et Melilla.« C’est un non-sujet. Ceuta et Melilla sont espagnoles. Le gouvernement marocain les connaît très bien », avait souligné la première vice-présidente de l’exécutif, Carmen Calvo, pour ne citer qu’elle.
Voyez, on pourrait allonger la liste des déclarations incongrues et délibérément provocateurs du gouvernement espagnol, mais abrégeons. Pas plus tard que le 29 janvier 2021, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a publié une excellente tribune dans trois supports médiatiques, en l’occurrence « Jeune Afrique », « El Mundo » et « Ashark Al Awasat », où il a fait passer des messages subliminaux à qui veut bien lire ou écouter. Tenez, « la décision des États-Unis de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur la totalité de son Sahara et d’affirmer un soutien sans ambiguïté à l’initiative marocaine d’autonomie n’a laissé personne indifférent. Elle en a surpris certains et en a conforté de nombreux autres dans leur opinion. Partout, elle a fait couler beaucoup d’encre. Elle en a aussi conduit quelques-uns à se faire un sang d’encre », a martelé le MAE marocain, dans cette tribune trilingue publiée sous le titre édifiant: « Au Sahara, une décision américaine qui nous rapproche d’une solution ». « Dans ce conflit, ce sont deux visions qui s’opposent. D’un côté, celle du Maroc, portée par son Souverain, qui veut que l’avenir soit meilleur que le passé, et qui investit massivement pour le construire avec plus de 7 milliards de dollars sur dix ans rien que dans les provinces du Sud, répondant ainsi à la vision royale de ne pas laisser les populations otages du processus politique qui s’enlise. De l’autre côté, celle des autres parties, qui privilégient le statu quo, voire le pourrissement, empêchant l’intégration économique régionale, menaçant la sécurité dans une région instable et faisant fi des conséquences humanitaires en jeu », a encore relevé le ministre Bourita, à juste titre d’ailleurs.
Seulement voilà, ces messages semblent tomber dans l’oreille d’un sourd. C’est en tout cas l’impression que donnent « les sources gouvernementaux » espagnoles quand elles attribuent le deuxième report de la Réunion mixte de haut niveau à la seule pandémie de coronavirus.
Tout bien considéré, il s’avère que l’arrogance empêche encore le gouvernement espagnol de saisir les enjeux de la décision US de reconnaître la marocanité du Sahara, pour ne pas parler des nouvelles réalités géopolitiques qui se précisent dans la région.
Hélas…